Les prix du pétrole ont fini quasiment stables jeudi à New York, pénalisés par quelques prises de bénéfices et par la frilosité des investisseurs avant la publication des chiffres du chômage américain.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en septembre a fini à 71,94 dollars, en recul de 3 cents par rapport à son cours de clôture de mercredi.

À Londres, sur l'InterContinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à même échéance a abandonné 68 cents à 74,83 dollars. Il avait un peu plus tôt grimpé jusqu'à 76,00 dollars.

«On est allé loin. Aujourd'hui on voit une combinaison de prises de bénéfices et d'inquiétude sur ce que vont apporter les chiffres de l'emploi» de vendredi, a expliqué John Kilduff, de MF Global.

Les prix se sont repliés après avoir touché 72,42 dollars dans les échanges précédant l'ouverture du marché new-yorkais, un plus haut depuis fin juin. Ils se sont ensuite stabilisés en toute fin de séance.

Les chiffres hebdomadaires des nouvelles inscriptions au chômage aux États-Unis n'ont pas soutenu le marché, même si, selon John Kilduff, ils pourraient annoncer une éventuelle surprise positive vendredi.

Le très attendu rapport mensuel sur l'emploi du département américain du Travail devrait donner une tendance plus claire au marché.

«Les chiffres de (vendredi) sont très importants pour la direction à venir. Les données et perspectives sur l'emploi ont beaucoup d'influence sur le marché de l'énergie», a souligné John Kilduff.

Elles ont un impact sur la consommation privée d'une manière générale, mais aussi la demande de pétrole, comme avec les déplacements pour aller travailler.

«Le pétrole continue de s'échanger selon la perception des investisseurs d'une amélioration ou non de l'économie», a observé de son côté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Les prix ont également subi la pression des niveaux de stocks toujours élevés aux États-Unis, comme l'a révélé mercredi le rapport hebdomadaire du département à l'Energie. La semaine passée, les réserves de brut ont de nouveau fortement augmenté, pour la deuxième semaine d'affilée.

«Il y a toujours une offre abondante de brut et de produits pétroliers, et les stocks restent à un niveau bien plus élevé que l'année dernière», a constaté Andy Lipow.

Cet état de fait pénalisait le «light sweet crude» par rapport au Brent échangé à Londres, et l'écart, d'ordinaire favorable au brut new-yorkais, était positif d'environ 3 dollars pour le londonien.

En août les installations en mer du Nord connaissent leur plus fort niveau de fermeture pour entretien, a en outre rappelé M. Lipow.

Le baril a également subi le petit raffermissement du dollar jeudi.

Malgré tout, la tendance restait à la hausse sur le marché, «en anticipation d'une croissance de la demande dans le futur», a expliqué Andy Lipow, ainsi que de la tendance plus générale à l'affaiblissement du dollar.

En toile de fond se tenaient les débats sur la régulation des marchés de l'énergie. Alors que l'autorité américaine de régulation des marchés de matières premières a fini sa série de réunions publiques mercredi, les autorités de la concurrence du pays (FTC) ont annoncé jeudi une nouvelle réglementation pour empêcher les manipulations de cours sur les marchés du pétrole.

Elle interdit ainsi aux intervenants «de s'engager volontairement dans toute pratique -y compris la communication inexacte d'un fait matériel- constituant ou pouvant entraîner une tromperie envers toute autre personne et d'omettre de manière volontaire de rendre public un fait matériel (...) susceptible d'entraîner des distorsions du marché» pour les produits pétroliers.

Selon plusieurs analystes, cela devrait toutefois concerner les marchés physiques, et non les contrats à terme.