Les prix du pétrole ont chuté lundi à New York, touchant des niveaux qu'on n'avait plus vus depuis plus d'un mois, les opérateurs s'inquiétant de la faiblesse persistante de la demande d'or noir.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en août a terminé à 64,05$, en recul de 2,68$ par rapport à son cours de clôture de jeudi.

Le marché était fermé vendredi, jour férié aux États-Unis.

Le baril a touché dans les échanges électroniques avant la séance 63,40$, un niveau qu'on n'avait plus vu depuis fin mai.

Il aligne désormais quatre séances d'affilée de baisse, sur lesquelles il a plongé de 7,44$. Il reste toutefois près de deux fois plus cher que son plus bas niveau touché en décembre (32,40$).

«Le rebondissement des prix était fondé sur l'hypothèse d'une reprise rapide de la demande, à la suite d'une reprise de l'économie, qui était assez illusoire, a estimé Antoine Halff, de Newedge Group. La plupart des observateurs maintenant n'attendent pas de rebondissement prononcé avant l'année prochaine, donc je crois qu'on a une prise de conscience.»

La consommation d'or noir devrait connaître en 2009 sa deuxième année d'affilée de repli, selon les principaux prévisionnistes. Elle reste faible aux États-Unis, malgré l'arrivée de l'été, saison de grands déplacements en voitures qui atteint en général un pic pour la fête nationale le 4 juillet.

Le marché «a le sentiment qu'on a atteint un pic pour la demande cet été et qu'elle ne va pas se renforcer autant que certains l'avaient pensé», a expliqué Phil Flynn, de PFG Best Research.

Ces craintes ont été ravivées jeudi par les chiffres mensuels de l'emploi aux États-Unis, bien plus catastrophiques que prévu.

«Nous avons toujours considéré que le taux de chômage annonçait l'évolution de la demande d'énergie et des cours, a jugé John Kilduff, du courtier MF Global. Les espoirs de reprise économique ont devancé la réalité de l'extraordinaire montée du chômage aux États-Unis et ailleurs dans le monde.»

«Les stocks de brut (aux Etats-Unis, ndlr) restent élevés, ceux de produits distillés sont virtuellement à des niveaux historiques, et ceux d'essence ont augmenté de manière impressionnante alors qu'on arrivait au sommet de la saison des déplacements en voiture», a-t-il ajouté.

De nouveau obnubilés par la demande, les opérateurs ont ignoré les informations sur de nouvelles attaques contre des installations pétrolières au Nigeria, l'un des principaux pays producteurs en Afrique.

Les rebelles du Mend ont affirmé avoir détruit une installation du groupe américain Chevron dans le pays, quelques heures après avoir revendiqué une attaque contre un puits du géant anglo-néerlandais Shell.