Les prix du pétrole ont chuté jeudi à New York, le baril tombant sous les 67$ alors que le marché craignait les conséquences de l'accélération du rythme des destructions d'emploi aux États-Unis sur la demande d'or noir.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en août a terminé à 66,73$, en retrait de 2,58$ par rapport à son cours de clôture de mercredi.

Les chiffres de l'emploi américain, «affreux», ont miné le moral des investisseurs, a expliqué Phil Flynn, de PFG Best Research.

«Cette semaine, les attentes du marché sur une reprise économique ont été douchées par deux rapports. Le premier qui vient à l'esprit est le repli de la confiance des consommateurs. Et maintenant on sait pourquoi ils n'ont plus confiance: les salariés ont perdu leurs emplois à un rythme plus rapide que le mois précédent», a observé l'analyste.

Les destructions d'emplois se sont accélérées fortement aux États-Unis en juin, où 467 000 emplois ont été perdus, faisant monter le taux chômage à 9,5%, selon les chiffres publiés par le département du Travail.

«Les attentes du marché sur les pertes d'emplois étaient trop optimistes», a rapporté de son côté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

«Cela indique que l'économie prendra plus de temps à sortir de la récession et cela va donc tempérer la demande» de pétrole, a ajouté M. Lipow.

Cette publication a détourné les investisseurs des marchés boursiers et de l'énergie vers des placements considérés comme plus sûrs dans un environnement incertain, dont le dollar. La monnaie américaine s'est ainsi renchéri jeudi, handicap supplémentaire pour le pétrole, dont les prix sont libellés en devise américaine.

Les prix du pétrole ont continué par ailleurs à subir l'impact négatif du rapport hebdomadaire sur les stocks pétroliers américains, publié la veille.