Les prix du pétrole ont fini en baisse lundi à New York, sous l'effet du raffermissement du dollar et du moindre intérêt des investisseurs pour les matières premières.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juillet a terminé à 68,09$, en baisse de 35 cents par rapport à son cours de clôture de vendredi.

«Le raffermissement du dollar a limité l'intérêt des matières premières en tant que protection contre l'inflation», a indiqué Jason Kunkel, du site d'analyse financière Moody's Economy.com.

Le dollar, qui avait touché la semaine dernière son niveau le plus faible de l'année, à 1,4338$ pour un euro, continuait à rebondir fortement, remontant jusqu'à 1,38$ pour un euro.

Ce rebond de la monnaie américaine était lié aux chiffres de l'emploi publiés vendredi, qui en étant meilleurs qu'attendu ont fait naître des spéculations sur une hausse à moyen terme des taux d'intérêt de la part de la Réserve fédérale, a expliqué Phil Flynn d'Alaron Trading.

«Avec la possibilité que les taux remontent d'ici la fin de l'année, peut-être que le marché du pétrole est allé trop vite. Les cours du pétrole étaient influencés par de faibles taux d'intérêt et la politique d'assouplissement monétaire», a rappelé M. Flynn, en estimant que les investisseurs devaient désormais se montrer prudents.

Le pétrole a toutefois limité sa baisse, après être descendu jusqu'à 66,76$ le baril lundi, passant même brièvement dans le vert.

«Alors qu'ils (les cours) étaient en baisse ce matin, certains ont pu penser qu'il y avait une bonne occasion d'acheter alors que des analystes ont revu en hausse leurs objectifs de cours pour les prix du pétrole la semaine dernière», a indiqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Les analystes de Goldman Sachs avaient pronostiqué jeudi un baril à 85$ d'ici à la fin de l'année et de 75$ en moyenne pour les trois mois à venir.

Vendredi, les prix avaient touché les 70$ avant de se replier.

Blé et maïs se replient

Par ailleurs, les prix du maïs, et surtout du blé, se sont repliés lundi sur le marché à terme de Chicago. Le marché était sensible «au contexte», à savoir le renforcement du dollar et l'hésitation des prix du pétrole, a indiqué Bill Nelson, de Doane Advisory Services.

Le marché des matières premières agricoles était aussi affecté par le moindre intérêt des investisseurs pour ces actifs, alors que des signes de stabilisation de l'économie, qui pourraient engendrer un relèvement des taux de la Réserve fédérale américaine, ont apaisé les craintes d'inflation, a ajouté l'analyste.

Les prix du blé ont subi des pertes importantes mercredi, avec une baisse de 4% pour le contrat de juillet.

«On s'approche de la récolte et il est très courant, du point de vue des prix, de voir le blé décliner en juin: on va avoir une offre plus importante. De plus, les craintes sur la météo se sont calmées», a expliqué Bill Nelson.

En revanche, le contrat pour livraison en juillet de soja a fini en hausse, porté par la forte demande pour la plante.

«Les agriculteurs continuent de conserver leur production restante, désirant des prix plus élevés», a rapporté Bill Nelson, alors que le faible niveau des stocks de soja a fait naître quelques inquiétudes sur l'approvisonnement.

Mais d'une manière générale, les investisseurs avaient moins d'inquiétude sur l'avancement des semis, qui avait porté les prix ces derniers temps.

Le contrat de blé à échéance en juillet a lâché 25 cents à 5,98$ le boisseau (25 kg).

Le contrat de soja pour livraison en juillet est monté de 7 cents à 12,3250$.

Le contrat de maïs à échéance identique a cédé 9 cents à 4,35$ le boisseau.

Les prix des tourteaux de soja ont fini en hausse mais ceux de l'huile de soja se sont repliés.