Les cours du pétrole sont grimpés au dessus de 60 dollars mardi à New York pour la première fois depuis six mois, sous l'effet d'un affaiblissement du dollar, qui rend moins cher le brut pour les investisseurs.

Vers 9h10, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juin s'échangeait à 59,47 dollars, en hausse de 97 cents par rapport à son cours de clôture de lundi.

Ils sont montés dans les échanges électroniques précédant l'ouverture à 60,08 dollars.

«L'argent afflue vers le pétrole», a constaté le courtier indépendant Ellis Eckland.

Après avoir dégringolé de 147 dollars le 11 juillet dernier à 32,40 dollars en décembre, les cours ont remonté la pente progressivement, accélérant ces dernières semaines.

Explication de leur poussée mardi: «le dollar chute», selon M. Eckland.

Face à la devise américaine, l'euro est ainsi passé au dessus de 1,37 dollar pour la première fois depuis un mois et demi. Ce mouvement rend le brut échangé en dollars moins chers pour les acheteurs munis d'autres devises. Il pousse aussi les investisseurs à placer leur argent dans les matières premières pour se protéger de l'inflation.

Selon Ellis Eckland, les marchés spéculent sur des nouvelles interventions de la banque centrale américaine sur les marchés du crédit, mesures qui reviennent à faire fonctionner la planche à billets pour soutenir l'activité.

Cela provoque «des craintes d'inflation et crée un excès de liquidités qui est placé dans les actions et les matières premières», a expliqué le courtier.

Les investisseurs ont été encouragés la semaine dernière par des statistiques supérieures aux attentes aux États-Unis, qui ont renforcé l'idée d'une reprise rapide de l'économie, qui se traduirait par un rebond de la consommation d'or noir.

«Il y a des signes que la récession mondiale perd de son intensité», a jugé Phil Flynn, d'Alaron Trading.

Une stabilisation de l'activité aux États-Unis, premier pays consommateur d'or noir dans le monde, ajoutée à l'augmentation de la demande constatée habituellement en été, permettrait de réduire les stocks de brut, actuellement au plus haut depuis 1990 dans le pays.