L'or noir a perdu près de 9% de sa valeur lundi à New York, entraîné par la chute des marchés boursiers et alors que la demande reste faible dans le monde et les stocks très élevés aux États-Unis.

   Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude pour livraison en mai a terminé à 45,88 dollars, en baisse de 4,45 dollars par rapport à son cours de clôture de vendredi (-8,84%). Durant les échanges, il a touché 45,50 dollars, un plus bas depuis un mois.

   «C'est une correction qui efface des gains qui ne semblaient pas en accord avec les fondamentaux de l'offre et de la demande», a commenté Antoine Halff, vice-président de NewEdge Group.

   «Tous les marchés semblent touchés à nouveau par la crainte du risque», a jugé pour sa part l'analyste indépendant Ellis Eckland, notant l'absence de nouvelle spécifique au marché pétrolier.

   Les opérateurs s'étaient appuyés depuis début mars sur le spectaculaire rebond des indices boursiers, baromètres des espoirs de reprise économique, pour faire remonter le baril autour des 50 dollars.

   Mais Wall Street évoluait en forte baisse lundi à l'approche de la fin de séance, et les Bourses européennes ont fini en forte baisse. Ce décrochage rappelait aux investisseurs la fragilité de ce mouvement, alors que l'économie mondiale continue de se dégrader et que la demande d'or noir reste en berne.

   «Si la Bourse continue de baisser, le baril pourrait tomber très vite à 40 dollars», a estimé Ellis Eckland.

   

   Selon Antoine Halff, le brut a pâti également de la forte hausse du dollar face à la plupart des devises, qui rendait l'or noir moins attractif pour les investisseurs munis d'autres devises. La devise américaine cotait environ 1,29 dollar pour un euro, au plus haut depuis un mois.

   La chute des cours a été d'autant plus brutale que les stocks de brut se situent à des niveaux plus vus depuis 19 ans aux États-Unis. Les investisseurs détenteurs d'un contrat pour livraison en mai à New York sont poussés à proposer un prix bas s'ils veulent le céder, à la veille de son dernier jour de cotation.