L'entreprise forestière AbitibiBowater (T.ABH) demande la protection des tribunaux aux États-Unis et au Canada pour éviter un dépôt de bilan.

AbitibiBowater a demandé jeudi matin la protection des tribunaux aux États-Unis afin d'éviter la faillite, en ayant recours au Chapitre 11 dans l'État du Delaware.

L'entreprise et certaines de ses filiales canadiennes vont également demander la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies au Canada (LACC).

AbitibiBowater, dont le titre fait l'objet ce matin d'un arrêt de transactions à la Bourse de Toronto, a l'intention de déposer cette demande au Canada le 17 avril 2009.

Les filiales de l'entreprise situées à l'extérieur des États-Unis et du Canada n'ont pas entrepris de démarche similaire.

L'entreprise précise par voie de communiqué qu'il n'existe pas d'autre solution viable au refinancement proposé de ses filiales Bowater et Abitibi-Consolidated annoncé antérieurement et, par conséquent, dit avoir établi que la meilleure ligne de conduite était de continuer sa restructuration globale sous la supervision du tribunal aux États-Unis et au Canada.

Simultanément au dépôt de la demande en vertu de la LACC, Abitibi-Consolidated va demander qu'un terme soit mis à son opération de restructuration du capital en vertu de la Loi canadienne sur les sociétés par actions.

L'entreprise dit vouloir régler définitivement le fardeau de sa dette, à l'avantage de toutes les parties intéressées.

AbitibiBowater dit avoir conclu un engagement de financement avec Fairfax Financial Holdings Limited et Avenue Management LLC afin d'obtenir un financement du débiteur-exploitant totalisant environ 200 millions de dollars pour certaines de ses filiales Bowater.

La filiale Abitibi-Consolidated a pour sa part conclu une modification qui prévoit la prolongation de son programme de titrisation existant visant ses comptes débiteurs, d'un montant d'environ 210 millions de dollars.

Ces ententes permettront de combler les besoins opérationnels, notamment les salaires, les avantages sociaux et d'autres frais d'exploitation de l'entreprise.

D'autres options de financement sont actuellement à l'étude.

Rappelons que le producteur de papier journal a été incapable de restructurer la dette de 1,8 milliard de dollars US de sa filiale américaine Bowater. Le processus a donné lieu à plusieurs reports ces dernières semaines.

La compagnie mère tentait également d'obtenir une recapitalisation de 2,9 milliards de sa filiale canadienne Abitibi-Consolidated.

AbitibiBowater est le plus grand producteur de papier journal, de papiers d'impression commerciale, de produits du bois et de produits forestiers à valeur ajoutée au Québec.

L'entreprise compte près de 7500 employés au Québec, dont 400 à son siège social montréalais, 3600 dans ses usines de papier et 3450 dans ses opérations forestières et scieries. Elle compte également près de 9000 ex-travailleurs recevant une pension.

Outre le siège social, l'entreprise possède 31 installations de fabrication, soit neuf usines à papier et 22 scieries, ainsi que deux importantes installations hydroélectriques à Baie-Comeau et Saguenay. Elle est présente dans neuf régions administratives du Québec et gère 35% des forêts publiques de la province.

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