Après avoir tenté de lui forcer la main, le gouvernement Charest sollicite maintenant la collaboration de l'industrie pétrolière afin de rendre plus transparentes les hausses du prix de l'essence à la pompe.

Le ministre des Ressources naturelles, Claude Béchard, a indiqué cette semaine qu'il avait écarté l'idée de déposer à nouveau un projet de loi à ce sujet.Toutefois, son ministère a approché les pétrolières et songe à d'autres initiatives afin de faire en sorte qu'elles justifient leurs hausses et les rendent plus faciles à prévoir pour les consommateurs.

L'idée d'un site Internet spécifique géré par la Régie de l'énergie fait partie des pistes envisagées.

«On sait qu'à l'approche des vacances, il y a toujours des augmentations qui arrivent, pour toute sorte de raisons, a affirmé le ministre Béchard plus tôt cette semaine. Alors on cherche un système simple, facile à opérer sur le plan technologique, pour que les contribuables puissent savoir pourquoi il y a des hausses et les prévoir.»

Ainsi, une équipe du ministère travaille toujours à l'élaboration de scénarios avec l'aide de la Régie de l'énergie et du Club automobile du Québec.

M. Béchard a indiqué qu'il est plus que jamais légitime d'intervenir pour que les consommateurs puissent en savoir plus, tout en précisant que le dépôt d'un projet de loi n'est plus privilégié en raison du manque d'ouverture à ce sujet de la part des partis d'opposition.

Même si le gouvernement Charest est majoritaire, le ministre n'a pas l'intention de présenter une législation que chercherait à combattre le Parti québécois et l'Action démocratique du Québec.

«Moi je ne veux pas qu'on se lance dans un débat de trois à six mois qui ne donnera rien en bout de ligne», a-t-il affirmé.

Lorsque le ministre Béchard a présenté un projet de loi sur la transparence des prix de l'essence en novembre 2007, les deux partis d'opposition l'ont rejeté, se disant convaincus que les pétrolières refileraient la facture de cette charge administrative supplémentaire aux consommateurs.

Québec souhaitait alors obliger les pétrolières à justifier par écrit toute hausse à la Régie de l'énergie.

Pour leur part, les détaillants auraient dû afficher dans un endroit bien en vue le prix de vente minimum estimé par la Régie.