Les petits entrepreneurs forestiers auront désormais accès à plus de liquidités pour rester en affaires et se refinancer, en attendant que la crise soit chose du passé.

C'est du moins le constat fait lundi par le ministre des Ressources naturelles, Claude Béchard, qui rencontrait la presse pour indiquer quel serait l'impact, sur l'industrie forestière, du budget de la ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, annoncé jeudi dernier.

Québec a rendu publique alors sa décision d'élargir aux industriels de la forêt l'accès au programme Renfort, ce qui constituera, aux yeux de M. Béchard, un coup de pouce financier significatif à la forêt.

«On vient de leur donner l'oxygène pour faire un bout encore, un certain nombre de mois, en attendant la reprise», a indiqué le ministre, lors d'une entrevue téléphonique à La Presse Canadienne.

Jusqu'à maintenant, les industriels de la forêt ne pouvaient pas se prévaloir de ce programme auquel Québec a consenti 200 millions $ additionnels pour 2009-2010 pour assurer un meilleur fonds de roulement et conserver leur machinerie.

Ils auront aussi accès au fonds d'urgence de 500 millions $, créé en partenariat avec le Fonds de solidarité FTQ et la Société générale de financement (SGF), destiné aux entreprises de tous les secteurs d'activité éprouvant des difficultés financières.

Jeudi dernier, lors de la présentation du budget, l'industrie forestière ignorait si elle était visée par ces mesures. Le ministre a pu clarifier les choses lundi.

«Pour l'industrie, c'est clair que l'accès au programme Renfort et l'accès pour les petits entrepreneurs forestiers à de l'aide, ce qui n'était pas le cas avant, c'est deux points majeurs», a calculé le ministre.

Pour certains industriels, c'était une question de survie. «Nos petits entrepreneurs étaient en train de tout perdre partout», n'arrivant plus à financer l'achat de machinerie, déplore-t-il.

Par ailleurs, le gouvernement intensifie les travaux sylvicoles et la production massive de plants forestiers, afin de stimuler le reboisement et maintenir les emplois du secteur.

Québec croit pouvoir contribuer à maintenir 2000 emplois, en réservant 22 millions $ pour financer des travaux sylvicoles en forêt publique ou privée, dans l'année qui vient.

On compte aussi produire, durant la même période, jusqu'à 180 millions de plants, dont 35 millions serviront à créer la future forêt du Grand-Nord de 100 millions d'arbres, promise durant la dernière campagne électorale.

Au total, dans son budget de jeudi dernier, Québec réserve 66 millions $ au secteur forestier et espère que ce sera suffisant pour garder les usines ouvertes et conserver les emplois.

Le but visé, «c'est qu'on ait encore une industrie forestière au Québec», dit le ministre.

Par ailleurs, M. Béchard espère toujours rencontrer dans les prochains jours son homologue fédérale, Lisa Raitt, afin d'explorer la possibilité de créer un guichet unique Québec-Ottawa pour accélérer le traitement des demandes d'aide en provenance du secteur.