Alstom envisage l'implantation d'une usine de fabrication de nacelles d'éoliennes à Sorel-Tracy d'ici deux à trois ans.

«À Sorel-Tracy, actuellement, il y a de l'espace, le parc industriel actuel pourrait accommoder ça, a déclaré le président et chef de la direction d'Alstom Canada et Alstom USA, Pierre Gauthier, hier, après avoir prononcé un discours devant le Conseil des relations internationales de Montréal. Ce parc est très bien doté de réseaux ferroviaires et maritimes.»

Dans son discours, M. Gauthier a affirmé que les perspectives d'avenir du secteur éolien étaient très prometteuses. Il s'agit toutefois d'un nouveau marché pour Alstom. L'entreprise établira une première usine en Amérique du Nord en 2009 dans le Midwest américain.

 

«Au Canada, nous regardons la possibilité d'une implantation similaire sur l'horizon 2011-2012», a déclaré M. Gauthier.

Le grand patron d'Alstom en Amérique du Nord a précisé qu'il faudra établir cette usine dans l'est du pays, soit là où se trouve le principal marché de l'énergie éolienne au Canada.

«Ce qui est particulièrement important dans le secteur de l'éolienne, ce sont les coûts de transport et les possibilités de transporter ces grosses pièces-là, a déclaré M. Gauthier aux journalistes. Une usine doit être située près du marché et près des moyens de transport adéquats.»

D'autres critères quant à l'emplacement viennent s'ajouter, comme les infrastructures locales, la disponibilité d'une main-d'oeuvre adéquate, l'aide apportée par les municipalités et le coût des terrains.

Alstom Canada est déjà implantée à Sorel-Tracy, où elle se spécialise surtout dans les équipements pour la production d'hydroélectricité. Elle est présentement en voie d'augmenter de 30% sa capacité en ingénierie et gestion de projets.

«Il y a quelques années, l'hdyroélectricité était très critiquée, mais elle a repris sa juste place comme énergie propre», a affirmé M. Gauthier.

Alstom procède également à des travaux de rénovation de matériel roulant à Sorel-Tracy. Ces installations pourraient jouer un rôle encore plus grand dans le domaine du transport.

«C'est certain que si on obtient une partie du contrat du métro de Montréal, on va regarder des investissements, a indiqué M. Gauthier. Je ne suis pas prêt à dire que ce sera à Sorel-Tracy, mais ce sera certainement le plus près possible de la région de Montréal ou du Québec.»

Alstom s'est alliée à Bombardier pour soumettre une proposition à la Société des transports de Montréal (STM) pour le remplacement des 342 voitures MR-63 du métro de Montréal. M. Gauthier a cependant confirmé que la soumission du consortium, la seule reçue par la STM, n'était pas conforme aux spécifications.

«Il y a une centaine de clauses là-dedans auxquelles il faut se conformer, a-t-il déclaré. Le consortium n'était pas à l'aise avec certaines clauses, on y a dérogé, mais selon moi, ce n'est pas critique pour l'ensemble du projet.»

Le coût de la soumission d'Alstom-Bombardier est beaucoup plus élevé que ce à quoi s'attendait la STM, soit 1,2 milliard de dollars pour les voitures, alors que la société de transport prévoyait 800 millions.

«La STM veut le meilleur métro, le métro le plus moderne, a expliqué M. Gauthier. Évidemment, quand vous entrez dans le domaine du développement de produit, les coûts augmentent.»

Les membres du consortium n'ont pas révélé qui fera quoi dans le cadre du contrat. Alstom pourrait fabriquer une partie essentielle, les bogies, soit les chariots à deux essieux qui propulsent les voitures.

«C'est une hypothèse qui est assez intelligente», a laissé tomber M. Gauthier.