L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a décidé dimanche de maintenir son niveau de production de brut jusqu'en mai, a annoncé le ministre irakien du Pétrole Hussein Al-Chahristani à l'issue d'une réunion de l'Opep à Vienne.

«L'Opep maintient la production jusqu'en mai», a indiqué M. Al-Chahristani a l'issue de la réunion ministérielle de mars du cartel.Les ministres ont également décidé de se retrouver à nouveau le 28 mai à Vienne pour refaire le point sur la situation sur le marché notamment après la réunion des pays du G20 le 2 avril à Londres, selon le ministre du Pétrole du Qatar, Abdallah al-Attiyah.

«Je pense que c'est une décision responsable, laquelle permet aussi de donner au G20 la chance de faire son travail le 2 avril», a souligné de son côté le ministre algérien du Pétrole Chakib Khelil.

Son collègue vénézuélien Rafael Ramirez a noté que le danger pour les prix venait aussi «du niveau des stocks de pétrole qui est trop élevé (qui) est à un niveau record». Interrogé sur ce qu'il adviendra si les stocks n'ont pas diminués d'ici le mois de mai, il a pronostiqué «une grande instabilité sur le marché».

Selon le ministre qatari, tous les Etats membres de l'organisation «se sont engagés à respecter les quotas de production». «Avant de baisser encore l'offre, il faut que nous respections nos engagements. Nous nous sommes mis d'accord pour que tous les membres retirent 800 000 barils qui restent sur le marché», a-t-il expliqué.

Depuis septembre, l'Opep a décidé de retirer du marché un total de 4,2 millions de barils par jour (mbj) pour enrayer l'effondrement des cours du brut, qui a sombré jusqu'à 32,40 dollars le baril après un pic de 147,5 dollars le 11 juillet dernier. Actuellement, il tourne autour de 45 dollars le baril sur le marché.

Le plafond actuel de production pour 11 des 12 pays membres (l'Irak n'est pas soumise à des quotas) est fixé à 24,84 mbj.

Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), l'Opep aurait appliqué jusqu'à présent à 80% son engagement de réduction mais dépasserait encore d'environ 900 000 barils/jour son objectif.

Lors de la conférence de presse finale de la réunion, le secrétaire général du cartel, Abdallah al-Badri a déploré la forte réduction de la demande de brut en raison de la récession économique mondiale. Il a espéré que l'estimation d'un recul de 1 million de baril par jour de la demande en 2009 «sera le niveau le plus bas» de la baisse.

Dans son communiqué final, le cartel a souligné «son engagement à respecter complètement sa décision de décembre 2008 pour aider à davantage stabiliser le marché», en référence à la réduction de l'offre de 2,2 mbj décidée en Algérie.

L'Opep a aussi «observé avec inquiétude le profond impact de la crise économique sur la demande pétrolière, qui devrait décliner d'1 million de barils par jour (mbj) à 84,6 mbj».

«Par conséquent, des niveaux élevés de stocks, qui représentent actuellement 59 jours de consommation, vont persister», poursuit le communiqué, ajoutant que l'Opep avait toutefois salué «les premiers signes d'un renversement de tendance pour les stocks de brut».