L'organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) table désormais sur une baisse de la demande de brut plus forte que prévu en 2009, en raison de l'aggravation de la crise économique.

L'organisme appelle à une action du cartel pour stabiliser le marché pétrolier, selon le rapport de février rendu public vendredi à Vienne.Dans son précédent rapport mensuel l'organisation prévoyait encore une baisse de seulement 0,22% de la demande mondiale de brut cette année. La nouvelle prévision fait état d'une baisse de 0,67%.

«L'estimation de la demande mondiale de brut en 2009 a été révisée à la baisse de 400 000 barils par jour, ce qui représente un recul de 600 000 barils par jour par rapport au niveau de la demande de l'an dernier», indique le cartel. Il chiffre désormais à 85,13 millions de barils par jour (mbj) la demande mondiale de pétrole brut.

«Cette révision reflète l'aggravation de la situation économique dans les pays de l'OCDE qui s'est étendue aux pays à économie émergente», note encore le rapport.

Les conditions météorologiques plus froides que la normale lors de cet hiver n'ont que partiellement compensé ce recul de la consommation de pétrole dans l'industrie du fait de la récession, selon l'OPEP.

Outre la persistance de prix plutôt modérés du brut, le déclin de l'activité industrielle dans les pays riches a conduit à des niveaux maximum des stocks de pétrole et de produits pétroliers, a constaté le rapport qui y voit une menace nouvelle pour la stabilité du marché pétrolier.

«L'érosion soudaine et massif de la demande a contribué à augmenter considérablement les stocks de brut, dans certaines régions à leur niveau de capacité maximum», indique l'OPEP. Aux États-Unis par exemple la hausse du niveau des stocks commerciaux a été la plus forte depuis 2001.

«L'actuel état du marché, sous l'effet des incertitudes sur la demande et l'approvisionnement, combiné avec l'aggravation de la crise économique dans le monde, montre la nécessité et l'importance d'une action de l'OPEP pour stabiliser le marché», selon le rapport de l'organisation.

La prochaine réunion ministérielle de l'OPEP est prévue le 15 mars au siège de l'organisation à Vienne. Lors de la précédente réunion extraordinaire le 17 décembre à Oran en Algérie, les ministres avaient décidé de réduire la production du cartel de 2,2 mbj.

Et le rapport a d'ailleurs noté que cette coupe «semble avoir permis d'enrayer la chute des prix vers des niveaux excessivement bas».

Le prix du panier de référence, calculé sur la base du brut produit par 12 pays du cartel, est resté autour des 40 $ US le baril depuis le début de l'année. Jeudi il se situait à 41,79 $ US.

Sur le marché le baril de light sweet crude pour livraison en mars prenait 56 cents lors des échanges matinaux vendredi à 34,54 $ US. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril cédait en revanche 6 cents à 45,97 $ US.

Enfin, du côté de la production, l'OPEP fait état d'une moyenne mondiale de 84,55 mbj en janvier, en recul de 390 000 barils par jour. Pour les pays non-OPEP la production a augmenté en janvier de 570 000 barils par jour alors que celle de l'OPEP a reculé de 960 000 barils par jour à 28,71 mbj.

Pour 2009, la production des pays non-OPEP devraient atteindre 50,89 mbj en moyenne.