Autre mauvaise nouvelle pour la région. Kruger réduit sa production à Trois-Rivières, autant celle du papier couché (papier magazine) que du papier surcalandré (encart publicitaire), pour une période de dix jours. Ses deux usines seront affectées si bien que 475 employés vont se retrouver en congé forcé du 27 février au 9 mars. Cent cinquante autres travailleurs vont éviter ces vacances imposées en suivant une formation.

«Ce sont les conditions difficiles du marché qui ont contraint la Société (Kruger) à diminuer la production et cette réduction affectera temporairement 325 employés à l'usine de Trois-Rivières et 300 employés à l'usine Kruger Wayagamack», explique Jean Majeau, vice-président aux affaires publiques chez Kruger. «Sur les 625 employés, il y en a à peu près 150 à l'usine de Trois-Rivières qui vont en profiter pour suivre de la formation professionnelle ou travailler sur des programmes d'amélioration des équipements. Nous allons encourager les autres employés à prendre leur banque de vacances», précise-t-il.

La production de papier couché sera donc touchée aux usines de Trois-Rivières et Kruger Wayagamack pendant une période de dix jours. Même chose pour la production de papier surcalandré à l'usine de Trois-Rivières. «Cette mesure permettra à la Société de rééquilibrer son carnet de commandes en retranchant 10 000 tonnes de papier couché et 1500 tonnes de papier surcalandré de sa production», précise M. Majeau.

Kruger est confiante que la production va reprendre normalement à la date prévue. «Pour le moment, nous prévoyons une reprise normale de nos activités le 9 mars», affirme le porte-parole.

Est-ce que cette réduction est annonciatrice d'autres mesures semblables au cours des prochains mois? «Je ne peux pas prévoir à ce stade-ci», mentionne M. Majeau.

C'est la quatrième fois en près de sept mois que les employés trifluviens de Kruger se voient imposés des vacances. Cela s'était produit à trois reprises au cours de l'été dernier. L'année dernière, la production de papier couché à Trois-Rivières avait été réduite de 12 %, soit l'équivalent de 50 000 tonnes. «Donc, cette année, c'est 10 000 tonnes qu'on annonce pour le moment. On va suivre l'évolution des marchés. On va espérer que la demande pour nos produits se maintienne tout au long de l'année», note M. Majeau.

Même le papier surcalandré semble maintenant atteint par les difficultés rencontrées par le marché. L'an dernier, une réduction de production de papier couché avait pourtant été compensée par la demande plus élevée pour le papier surcalandré, ce qui avait évité des mises à pied. Toutefois, 1500 tonnes constituent «une petite réduction», fait remarquer M. Majeau.

Kruger a également annoncé au début du mois de janvier qu'elle allait réduire sa production de papier journal de 25 000 tonnes, durant la première moitié de l'année 2009, dans trois usines dont celle de Trois-Rivières. Il n'a pas encore été déterminé comment sera repartie cette baisse entre les trois usines, mais aucun employé ne devrait être affecté.

Au moins, malgré les aléas vécus par le secteur des pâtes et papiers, la fermeture de la machine no. 6 de l'usine de Trois-Rivières, qui avait été évoquée l'an dernier, ne semble plus être envisagée par Kruger. «Jusqu'à preuve du contraire, on la maintient en production.» Notons que Kruger Wayagamack compte environ 500 employés, c'est donc 60 % d'entre eux qui seront affectés par cette réduction de production. Pour sa part, l'usine de Trois-Rivières emploie quelque 900 employés. Quelque 36 % travailleurs seront donc touchés, 19 % si on exclut ceux qui seront en formation.