Malgré une baisse des volumes de gaz naturel transporté, Gaz Métro (T.GZM.UN) a réussi à améliorer sa rentabilité au premier trimestre, grâce à ses activités au Vermont.

L'entreprise affiche un bénéfice net de 71,2 millions pour le trimestre qui a pris fin le 31 décembre, ou 59 cents par part. C'est 3,8 millions de mieux que pour la période correspondante de l'exercice précédent et c'est meilleur que ce à quoi s'attendaient les analystes. Le titre a gagné 5 cents à la Bourse de Toronto, pour finir la journée à 14,95$.

 

Depuis un an, le titre a moins souffert que les autres des turbulences sur le marché boursier. Il a varié entre un bas de 10,63$ et un haut de 16,30$.

Pour la présidente et chef de la direction de Gaz Métro, cette stabilité relative du titre reflète le fait que l'entreprise tire 65 % de ses revenus du chauffage, une dépense difficilement compressible même en période de récession.

«Ça nous donne un certain niveau de confort», a commenté Sophie Brochu lors d'une conférence téléphonique avec les analystes.

Le ralentissement économique a toutefois réduit de 18,8% le volume de gaz livré au Québec par Gaz Métro au premier trimestre. La baisse la plus importante vient du secteur industriel et est attribuable à l'arrêt de la centrale au gaz naturel de TransCanada Energy à Bécancour, stoppée à cause des surplus d'électricité de son seul client, Hydro-Québec, ainsi qu'à une réduction généralisée de la consommation dans l'industrie.

Par contre, les livraisons de gaz sont en hausse de 4,2% au Vermont, dans les secteurs résidentiel et commercial.

Cette hausse des volumes au Vermont et l'appréciation du dollar américain expliquent la plus grande partie de l'amélioration du bilan trimestriel.

Gaz Métro a aussi tiré plus de profits de ses autres activités, dont l'entreposage de gaz naturel.

La baisse du prix du gaz naturel n'a aucun impact sur la rentabilité de Gaz Métro, qui fait son profit en transportant le gaz et en le distribuant à ses clients. Mais toute baisse du prix du gaz rend cette source d'énergie plus intéressante vis-à-vis des sources d'énergie concurrentes.

Actuellement, le gaz naturel est 15% plus coûteux que l'électricité pour chauffer une maison, mais 5 à 10% moins cher que le mazout. Dans le secteur commercial, le gaz naturel est moins cher que l'électricité. Dans le secteur industriel, le mazout lourd est actuellement moins cher que le gaz.

Rabaska

La direction de Gaz Métro n'a pas abordé directement le projet de terminal méthanier Rabaska. En réponse à une question d'un analyste, la présidente a toutefois précisé que les dépenses liées à ce projet seront maintenues au minimum en 2009, «jusqu'à ce qu'on voit plus clair».

Plusieurs analystes ont déjà mis une croix sur ce projet en raison de la conjoncture et des difficultés financières du géant russe Gazprom, qui doit fournir le gaz naturel et l'amener au futur terminal de Lévis. Gaz Métro, de son côté, continue de soutenir que le projet se réalisera un jour ou l'autre.

En 2009, Gaz Métro entend dépenser 1,1 million pour Rabaska, principalement en achats de terrains, a indiqué Sophie Brochu.

Par ailleurs, l'entreprise a fait savoir qu'elle entendait maintenir les distributions à ses porteurs de parts à 31 cents pendant l'exercice financier actuel.