La crise du crédit pousserait-elle les entreprises à chercher de nouvelles méthodes de financement? La minière américaine Century Mining cherchait de l'argent pour ressusciter la mine Lamaque, en Abitibi. Quand la banque a refusé de prêter, Century a répliqué... avec une solution hors du commun.

L'entreprise mettra sur le marché des «unités» spéciales au coût de 4400$US chacune. Chaque unité comprend 600 actions de l'entreprise, 1000 bons de souscription (des produits qui donnent droit d'acheter des actions à un prix convenu d'avance) et cinq onces d'or.

 

Les onces d'or seront livrées aux détenteurs les 30 novembre de chaque année entre 2011 et 2015. Century Mining espère recueillir jusqu'à 66 millions US de cette façon. L'entreprise affirme que 74% des fonds seront utilisés pour financer le développement de la mine Lamaque, une ancienne mine d'or que Century espère remettre en fonction.

«C'est la première fois que je vois ça, dit Michel Champagne, directeur général de Sidex, société en commandite spécialisée dans l'investissement minier. Je trouve ça original, c'est peu commun.»

Selon Century, l'avantage de ce type de financement est qu'il limite la dilution de l'avoir des actionnaires à moins de 15%.

Le 19 janvier dernier, Century avait indiqué par communiqué que la banque Fortis avait décidé de ne pas financier l'expansion de la mine Lamaque.

«La performance du prix de l'or au cours des dernières semaines a été plutôt favorable si on la compare avec celle des autres métaux et au marché en général, rappelle Michel Champagne, de Sidex. Les sociétés qui souhaitent se financer profitent de l'occasion où il y a de l'intérêt pour les sociétés aurifères pour aller chercher des capitaux.»

Un lourd passé

Century Mining et sa présidente, Margaret Kent, ont fait les manchettes plus souvent qu'à leur tour au fil des ans. Mme Kent, autrefois connue sous le nom de Peggy Witte, était présidente de Royal Oak Mine lorsqu'une bombe a explosé dans une mine à Yellowknife en 1992, tuant neuf travailleurs. L'événement était survenu en plein conflit de travail et les victimes étaient soit des briseurs de grève, soit des mineurs qui avaient franchi les piquets de grève. L'affaire avait soulevé une pluie d'accusations criminelles et déclenché un long feuilleton juridique.

Récemment, Centrury Mining a eu maille à partir avec la Commission des valeurs mobilières de la Colombie-Britannique au sujet du dévoilement de ses états financiers. L'entreprise a aussi été engagée dans une longue bataille juridique avec la minière canadienne Sulliden Exploration au sujet de gisements d'or au Pérou.

L'action de Century Mining, qui avait atteint 54 cents en janvier 2008, avait dégringolé jusqu'à 2 cents à l'automne avant de connaître une remontée récemment. Hier, le titre a gagné 1 cent, à 8 cents, à la Bourse de croissance.

 

OSISKO OBTIENT 221 MILLIONS

L'entreprise d'exploration minière montréalaise Osisko a conclu hier un financement de 220,7 millions de dollars qui lui permettra de poursuivre la mise en valeur de son projet aurifère à Malartic, en Abitibi. Osisko a vendu 48,5 millions d'unités à un groupe dirigé par Thomas Weisel Partners Canada et BMOMarchés des capitaux. Chaque unité comprend une action d'Osisko et la moitié d'un bon de souscription permettant d'acheter une action d'Osisko pour 5,45$. Le groupe a l'option d'acquérir 7,28 millions d'unités de plus, ce qui porterait le financement total à près de 254 millions.