Dick Evans est un spécialiste des intégrations. En 12 ans chez Alcan, il en a dirigé trois. C'est lui qui a été responsable de l'intégration d'Alusuisse après sa prise de contrôle par Alcan en 2000, puis de la française Pechiney en 2003. C'est aussi lui qui a été mandaté par Rio Tinto pour réaliser l'intégration d'Alcan au sein du géant minier.

Ajoutez à cela qu'il a contribué à défendre Rio Tinto des griffes de la multinationale BHP qui cherchait à l'avaler jusqu'à tout récemment et vous avez les ingrédients d'une fin de carrière bien remplie.

 

24 heures sur 24

« Être le patron d'une grande entreprise, c'est un emploi à sept jours sur sept, 24 heures sur 24, dit-il. Il faut aimer ça. Et pour le faire, vous devez être en forme physiquement et mentalement. C'est facile de succomber au stress. «

Sa recette pour résister? Il l'a développée... en Afrique. Dick Evans a 30 ans lorsque son premier employeur, Kaiser aluminium, lui offre d'aller au Ghana pour superviser les activités d'une aluminerie cruciale pour l'entreprise, mais qui connaît son lot de problèmes.

M. Evans accepte, et débarque avec sa femme et ses deux jeunes filles dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.

« Avec ma famille, on a vécu trois coups d'État. J'ai vécu les pannes de courant, les pénuries d'eau, le désordre civil... Le taux de roulement des employés à l'usine était incroyable. Il y avait des problèmes opérationnels majeurs, sans compter les défis humains extrêmement importants comme la maladie, la pauvreté... «

Mais Dick Evans tient bon. Trois ans après son arrivée, l'usine du Ghana devient la plus performante de tout le groupe Kaiser.

« Après avoir passé à travers ça, je suis revenu en Californie avec le sentiment que j'étais capable de faire face à n'importe quelle crise, dit-il. Je me disais : rien ne peut vraiment aller aussi mal que là-bas. Ça a été une expérience clé pour moi. «