Les prix du pétrole ont atteint un fragile équilibre grâce aux efforts de l'Opep, qui a réduit sa production de 2,3 millions de barils par jour (mbj) par rapport à septembre, mais l'Organisation continuerait de produire plus que ses nouveaux quotas, a estimé mardi le cabinet CGES.

   Selon les calculs du cabinet Centre for Global Energy Studies (CGES), l'organisation serait en effet encore loin de son nouveau plafond de production (de 24,84 mbj). Elle aurait «réduit sa production de plus de 2,3 mbj par rapport à son niveau de septembre, mais il resterait du chemin avant d'atteindre les 4,2 mbj en moins promis» par le cartel.

   «Les prix du pétrole sont équilibrés, entre les pressions à la baisse liées à l'affaiblissement des perspectives mondiales économiques et la pression à la hausse exercée par les réductions de production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep)», ont jugé dans leur rapport de janvier les analystes.

   «Jusqu'à fin 2008, l'économie l'emportait et elle faisait chuter les prix du pétrole de leurs sommets atteints fin juillet (147,50 dollars, ndlr). L'équilibre semble maintenant s'être déplacé grâce aux baisses de production importantes de l'Opep déjà mises en oeuvre ou en cours d'exécution», ajoute le cabinet fondé à Londres par l'ancien ministre saoudien du Pétrole cheikh Ahmed Zaki Yamani.

   Ces efforts ont été suffisants pour «installer un fragile équilibre des prix autour de 45 dollars» pour le Brent de Londres, mais de nombreux pays de l'Opep n'y trouveront aucun réconfort car «ils se sont rapidement habitués aux revenus pétroliers élevés engrangés en 2008», poursuit le rapport.

   Selon les analystes du CGES, l'Arabie saoudite pourrait sans doute se satisfaire d'un pétrole à 45 dollars (le cours actuel, ndlr). Le seuil de 75 dollars, la cible de prix évoquée par le roi Abdallah, reflète ainsi plutôt «le niveau de prix dont les autres pays de l'Opep ont besoin, eux qui n'ont pas amassé les réserves (monétaires) énormes du Royaume» wahhabite.