Les cours du pétrole se sont repliés lundi à New York, abandonnant une partie de leurs gains enregistrés en fin de semaine, incapables de se maintenir en hausse malgré de nouveaux signes de fermeté en provenance de l'Opep.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude pour livraison en mars a fini à 45,73$ US, en baisse de 74 cents par rapport à son cours de clôture de vendredi.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord à même échéance a cédé 1,41$ US à 46,96$ US.

«L'attitude de l'Opep semble mettre un plancher, et le dollar est assez faible. Les nouvelles du jour sont correctes», a indiqué Bart Melek, de BMO Capital Market, après le rebond de l'indice composite des indicateurs économiques américains, censé préfigurer l'évolution de la conjoncture dans les six mois à venir et des ventes de logements anciens aux États-Unis.

Les cours ont dans un premier temps bien profité de propos du nouveau président de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), José Botelho de Vasconcelos, parus dans la presse à Luanda (Angola), selon les analystes de la banque Barclays Capital.

Celui-ci n'a pas exclu une réunion d'urgence de l'Organisation si les prix tombaient brutalement sous 40$ US, rapportaient-ils. Il a également laissé ouverte la possibilité de nouvelles baisses de production lors de la prochaine réunion de l'Opep à Vienne le 15 mars.

Après être montés jusqu'à 48,59$ US, les prix se sont toutefois repliés, à l'image du marché boursier new-yorkais.

«Plusieurs rapports positifs (pour les prix) n'ont pas généré de suivi dans les achats», a noté Mike Fitzpatrick, de BMO Capital Market, «le plus notable étant la discipline étonnante de l'Opep sur ses quotas».

«Les rebelles du MEND au Nigeria (principal mouvement armé du sud du pays, ndlr) sont de nouveau actifs. L'été dernier, toute menace sur l'offre aurait provoqué une hausse d'un ou deux$ US des cours du pétrole», a ajouté l'analyste.

De plus, la journée a tout de même apporté son lot de mauvaises nouvelles, avec l'annonce de plusieurs dizaines de milliers de suppressions d'emploi aux États-Unis.

«Les intervenants sur le marché ne seront pas immunisés contre une nouvelle semaine de rapports économiques épouvantables», a prédit Mike Fitzpatrick.

Le pétrole a ainsi abandonné une partie de ses gains de vendredi, «alors que certains courtiers ne sont pas sûrs d'avoir une explication à la hausse de trois$ US enregistrée ce jour-là», a indiqué de son côté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Vendredi, le baril avait terminé en hausse de 2,80$ US. Certains analystes estimaient que le marché avait réagi à un rapport du cabinet genevois Petro-Logistics.

Selon cette étude, l'Opep 11 (les 11 pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole soumis au système de quotas, excluant l'Irak, ndlr) a baissé de 1,55 million de barils par jour (mbj) sa production en janvier par rapport à décembre, ce qui implique un respect à 75% de la réduction de production décidée lors d'une réunion le mois dernier à Oran (2,2 mbj).

Du côté de la demande, le marché surveillera l'évolution des réserves de produits distillés (gazole et fioul de chauffage) avec l'arrivée d'une nouvelle vague de froid aux États-Unis, mais aussi celles d'essence qui continuent de baisser sur une base annuelle, selon Andy Lipow.