Quels sont les principaux défis liés à votre poste de vice-président principal, exploitation, à Xerox Canada ? Comment ont-ils évolué au fil des ans ?

Quels sont les principaux défis liés à votre poste de vice-président principal, exploitation, à Xerox Canada ? Comment ont-ils évolué au fil des ans ?

Si je compare mes débuts il y a 27 ans à aujourd'hui, je dirais que la vitesse à laquelle les affaires se font est différente. On ressent assurément la mondialisation. Il faut continuer à aller plus vite, à s'adapter. Il y a beaucoup d'innovation technologique, mais ce n'est pas la seule pierre qui fera notre succès. Il faut « challenger » notre force concurrentielle, être créatifs et voir le changement de façon positive. Xerox s'est transformée au moins une dizaine de fois depuis que je suis ici. Quand j'ai commencé, par exemple, on vendait des appareils analogiques. Aujourd'hui, on aide les entreprises à éliminer le papier.

Les défis sont mondiaux, mais aussi locaux. Les devises sont notamment un défi. On ressent des impacts directs quand le dollar américain ou le yen fluctuent. En Alberta, le prix du pétrole a un impact sur les entreprises. Pour continuer à croître et être un chef de file, on doit s'adapter et adopter une stratégie claire. Ça demande beaucoup de réflexion et d'efforts.

Dans le contexte de l'évolution fulgurante en matière de haute technologie, quels moyens mettez-vous de l'avant pour demeurer compétitif ?

La technologie bouge très vite. Quand j'ai commencé, les cycles d'innovation dans notre domaine étaient de 24 à 48 mois. Aujourd'hui, ça change en moins de 12 mois. Cette capacité à innover rapidement nous aide à demeurer concurrentiels, mais ce n'est pas suffisant.

L'innovation ne vient pas seulement de nos centres de recherche, même si on est reconnus pour ça. Elle vient de l'ensemble des employés. Il faut aider nos gens à se perfectionner, avoir une organisation où tous les échelons sont ouverts, partager les idées et avoir l'esprit très ouvert pour laisser libre cours à la créativité de nos employés. Le facteur concurrentiel demeure et demeurera la force de nos gens.

Comment êtes-vous parvenu à obtenir le titre de meilleure équipe de vente du pays ? Quels sont vos secrets ?

Je ne dévoilerai pas tous mes secrets, mais quelques facteurs m'ont aidé au cours de ma carrière. J'ai toujours dit que la valeur d'un individu et la valeur de l'équipe résident dans l'apprentissage et le perfectionnement. Xerox est connue pour reconnaître la performance, ça fait partie de l'ADN de l'organisation. L'entreprise investit beaucoup dans le développement de ses employés. C'est comme ça qu'on a de la valeur aux yeux des clients et qu'on garde nos employés.

Un autre facteur de mon succès, c'est que j'ai toujours misé sur une approche d'équipe. On doit travailler ensemble, ce n'est pas un one man show. Nos clients veulent collaborer avec des gens qui vont les écouter et trouver des solutions à leurs problèmes d'affaires. D'ailleurs, l'écoute est un autre facteur essentiel. Les clients sont aujourd'hui beaucoup plus avertis et informés. Ils cherchent un partenaire qui va leur apporter de la valeur réelle au-delà de la technologie.

Comment exercez-vous votre leadership avec un territoire aussi grand que le pays tout entier ?

J'essaie toujours de m'entourer des meilleures personnes, des personnes plus brillantes que moi qui peuvent me remplacer. Chaque fois que j'ai accepté un poste, mon premier défi a été de développer du talent pour trouver qui va me succéder. Dans tous les livres de gestion, on dit qu'il faut avoir une équipe de direction très performante, mais il faut aussi avoir une confiance mutuelle. Il faut s'assurer de donner un haut degré de responsabilisation aux gens. Je prêche par l'exemple. Je ne sous-estime jamais le pouvoir que j'ai comme dirigeant pour influencer les actions des autres. Je suis reconnu comme un passionné. Je pense que c'est important. J'échange avec les employés et je n'hésite pas à me déplacer pour être avec nos gens et les clients. Je me promène de Vancouver à Halifax.

Quels conseils donneriez-vous à la relève pour l'aider à se développer ?

La mondialisation est là pour rester. Ça amène une évolution constante. Avec ce défi mondial, on sent une pression pour assurer la rentabilité de nos entreprises et la gestion de nos coûts. La concurrence continue à s'intensifier et nous pousse à avoir l'agilité requise pour remettre en question tout ce qu'on fait.

Les employés de demain devront être beaucoup plus agiles et s'adapter. Ils devront être résilients ; c'est un muscle professionnel qu'il faut développer. Je conseille souvent aux jeunes employés de prendre conscience de leurs possibilités et d'établir une relation avec un mentor qui démontre des capacités similaires aux leurs.

À lire la semaine prochaine :  Alexandre L'Heureux, chef de la direction financière et PDG désigné de WSP Global, répond aux questions de Martin Bachant.

LE PARCOURS DE MARTIN BACHANT EN BREF

Âge : 51 ans

Études : Martin Bachant est titulaire d'un MBA EDC de l'Université McGill et d'un baccalauréat en marketing de l'Université du Québec à Montréal.

En poste depuis : décembre 2014

Nombre d'employés : plus de 400 au Québec et 2500 au Canada

Avant d'être vice-président : il est entré au service de Xerox en 1989 à titre de représentant commercial et a occupé plusieurs postes depuis ce temps, dont celui de directeur général des comptes principaux, directeur du marketing pour le Québec et vice-président, opérations des ventes, pour le secteur public canadien.