Talentueux, engagés, audacieux : La Presse Affaires présente le portrait de jeunes entrepreneurs, gestionnaires et professionnels, qui forment la relève de demain.

À seulement 29 ans, Evelyne L'Archevêque est analyste principale chez Placements Montrusco Bolton. C'est l'une des plus anciennes firmes indépendantes de gestion de placements au Canada. Fille de scientifiques, Mme L'Archevêque a toujours été plutôt intéressée par la finance. La preuve : elle a commencé à placer ses économies en Bourse dès l'âge de 14 ans. « Mais aucun placement n'était risqué », tient-elle à préciser.

Analyste financière agréée (CFA), Evelyne L'Archevêque est titulaire d'un baccalauréat en administration des affaires avec une spécialisation en finance, de l'Université Concordia. Elle a également fait partie du programme de gestion de portefeuille Kenneth Woods, un véritable fonds de plus de 1 million de dollars, géré par une dizaine d'étudiants supervisés par de nombreux mentors. Cette expérience a confirmé sa passion pour la finance et lui a permis de mettre en pratique ses connaissances.

Après un stage à la Financière Banque Nationale, elle y décroche un poste d'analyste au financement des sociétés. Puis elle se joint à l'équipe nord-américaine de la firme Jarislowsky Fraser, où elle accepte un poste d'analyste de recherche. Elle y restera plus de deux ans, avant de rejoindre Placements Montrusco Bolton, en 2013, à titre d'analyste pour les secteurs de l'énergie et des produits industriels.

Evelyne L'Archevêque a également été présidente de l'association des étudiants en finance et investissement de Concordia. Ce désir de s'impliquer est toujours présent aujourd'hui, mais se traduit sous d'autres formes. Depuis octobre dernier, Mme L'Archevêque fait partie du comité de direction de la division Femmes d'affaires du regroupement des Jeunes Canadiens en finance. « Il y a de plus en plus de femmes en finance, mais dans le domaine de l'investissement, nous sommes encore trop peu représentées », explique-t-elle.

EVELYNE L'ARCHEVÊQUE EN QUATRE QUESTIONS

Quels sont vos défis comme analyste principale ?

Je dois rencontrer les grands patrons des entreprises et savoir poser les bonnes questions qui me permettront de faire les meilleures prédictions sur le véritable rendement de leurs entreprises. Il y a énormément de recherche à faire également. Une bonne analyste doit prendre tous les facteurs en ligne de compte, afin d'arriver avec des prévisions qui s'avéreront les plus justes possible. Il ne faut pas oublier que le but premier de mon poste est de faire gagner de l'argent à nos clients. Ces derniers sont de grandes organisations comme des régimes de retraite ou des fonds communs de placement.

Quel a été votre pire échec duquel vous avez appris ?

J'ai attendu trop longtemps avant de m'impliquer de nouveau au sein d'une organisation à l'extérieur du travail. Je n'aurais pas dû. En terminant l'université, je me suis retrouvée avec un emploi à 80 heures par semaine, et j'ai mis toute autre forme d'engagement de côté. Même si le temps nous manque parfois, je réalise que ce genre d'implication est important pour une carrière. Ça facilite le réseautage parce qu'on y rencontre des gens importants qui peuvent souvent nous aider à avancer dans notre carrière.

Où vous voyez-vous dans 10 ans ?

J'espère être devenue gestionnaire de portefeuille, et d'exceller encore plus dans l'évaluation et la compréhension des fluctuations des différents marchés. Je souhaite aussi poursuivre mon implication au sein d'organisations importantes, toujours à l'extérieur du travail. À 39 ans, je pense que je ne pourrai plus être dans les Jeunes Canadiens en finance, mais je commence déjà à regarder pour trouver d'autres regroupements qui seraient susceptibles de m'intéresser.

Pouvez-vous me nommer une personne qui vous inspire ?

Je suis entourée de personnes très intelligentes et inspirantes. Mais je crois que mon ami, Karan Shanmugarajah, est la personne qui m'inspire le plus. Fils de réfugiés tamouls, il est parti de rien et il a accompli de grandes choses. On s'est connus à Concordia, il était aussi impliqué dans l'association des étudiants. Karan a ensuite eu une brillante carrière en finance avant de tout laisser tomber pour lancer sa start-up WealthKernel, une application qui gère automatiquement des placements. Il vit maintenant à Londres, mais chaque fois que l'on se parle, je trouve que je n'en fais pas assez. Il me pousse à en faire plus et à me dépasser.