En 2015, les villages Club Med souhaitent recruter 350 gentils organisateurs, mieux connus sous le nom de «G.O.» En plein processus d'embauche, la direction ne se le cache pas: elle a un faible pour les Québécois.

L'entreprise, qui a fêté son 65e anniversaire cette semaine, fait travailler 12 800 personnes dans 65 Villages dans le monde. Si ces destinations ont longtemps été visitées par les Européens en majorité, l'évolution du tourisme mondial pousse le Club Med à se transformer. «La clientèle vient désormais d'un peu partout, et plus particulièrement de l'Asie, souligne Francis Gougeon, directeur du recrutement pour l'Amérique du Nord. Il faut donc renouveler nos équipes pour répondre aux nouveaux besoins.»

Chaleureux et accueillants

Une volonté qui passe par le recrutement intensif de Québécois, qui sont actuellement 350 dans les rangs de la société. «Les Québécois sont reconnus pour s'adapter facilement à différentes cultures, dit-il. Ils sont chaleureux, très accueillants et savent recevoir les clients comme s'ils étaient chez eux. Ils ont aussi la capacité de faire leur travail avec un esprit festif qui est très important!»

Employée aux villages de Punta Cana et de Turks and Caicos pendant un peu plus d'un an, Marie-Christine Giroux croit que le bilinguisme de ses compatriotes est également un atout. «À Punta Cana, plus de 70% de la clientèle est francophone, affirme-t-elle. Il est donc primordial de pouvoir offrir un service dans la langue des gens. Les Québécois représentaient 25% des G.O. lorsque j'étais à Punta Cana, il y a trois ans.»

Afin de favoriser le recrutement au Québec, le Club Med a mis en place des partenariats avec différentes écoles, telles que le Collège LaSalle pour la gestion hôtelière, l'ITHQ pour les métiers de cuisine, l'Institut Trebas pour les métiers de sons et lumières, ainsi que le Centre de formation professionnelle de Jonquière pour les métiers de cuisine. L'entreprise offre aussi des emplois dans plusieurs autres domaines: ressources humaines, service de garde, instructeur sportif, animateur, décorateur, artistes, infirmières, barmaid, comptables, etc.

Un G.O. québécois travaillera d'abord dans l'un des villages situés en Amérique du Nord, au Mexique ou dans les Caraïbes, avant que sa candidature soit considérée pour un village en Afrique, en Europe ou en Asie. Règle générale, il devra rester au même endroit deux saisons de suite, soit deux fois six mois, avant d'aller ailleurs.

Logés, nourris et assurés, les employés reçoivent un salaire, variable d'un poste à l'autre, qui n'a rien d'impressionnant. «Ça n'a rien à voir avec le marché québécois, confirme M. Gougeon. La rémunération ne doit pas être la motivation première. On garantit toutefois que les gens finissent leur contrat avec des économies.»

Pas des vacances

Il faut également savoir que les G.O. sont loin de se la couler douce, comme l'explique M. Gougeon. «Ils travaillent entre 40 et 45 heures dans leur emploi de base. Puis, ils investissent du temps pour aider les clients à transporter leurs bagages, participer au spectacle le soir ou gérer des imprévus. Ça fait partie de la vie de village. Je dois me battre constamment avec l'idée que travailler au Club Med, c'est comme des vacances.»

«Être G.O., c'est avoir la chance de travailler dans des endroits paradisiaques avec des gens fantastiques, mais ça demeure un travail à part entière, ajoute Mme Giroux. Dès qu'un G.O. quitte sa chambre, il est un ambassadeur du Club et de ses valeurs. Dans mon cas, ce n'était pas une corvée, mais ça demande beaucoup d'énergie!»