Malgré un environnement de travail pas toujours rose, le nombre de recrues en soins infirmiers demeure stable. « Bon an, mal an, nous comptons entre 3000 et 3500 nouvelles infirmières, indique Lucie Tremblay, présidente de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ). On observe même une légère croissance des inscriptions dans les programmes de soins infirmiers tant au niveau collégial qu'universitaire. »

L'attraction constante pour la profession s'expliquerait par « le besoin viscéral d'améliorer l'état de santé de la population », estime Mme Tremblay. « C'est une profession de l'âme », ajoute Régine Laurent, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ).

Mme Laurent émet toutefois une mise en garde. 

« Avec tous les bouleversements dans le système de santé, je crains que le gouvernement décourage des jeunes d'embrasser la profession infirmière. Il faut mettre en place des mesures d'attraction et de rétention. »

Elle rappelle que des diplômés quittent la profession au cours des trois à cinq premières années de pratique. Même si le taux de rétention de la relève est de 92 %, Régine Laurent estime qu'« en raison de la pénurie, on n'a pas les moyens de perdre 8 % des nouvelles infirmières ».

Une profession aux visages multiples

Un monde de possibilités s'offre aujourd'hui aux infirmières. « Au cours d'une carrière, on peut changer de secteur tous les deux ou trois ans tellement la pratique est diversifiée, signale Lucie Tremblay. Certaines travaillent dans la communauté, d'autres dans les hôpitaux, les écoles, les services correctionnels, dans le Grand Nord... »

Si les infirmières sont demandées partout, les besoins se font de plus en plus pressants en première ligne. « C'est en raison des maladies chroniques qui affectent désormais la moitié de la population, explique la présidente de l'Ordre. D'ici les 10 à 15 prochaines années, on assistera à un virage : 75 % des soins se donneront dans la communauté, alors que présentement, ils le sont à l'hôpital. Si j'étais une jeune infirmière, c'est sûr que j'irais travailler en première ligne ! »