La Presse donne la parole aux grands dirigeants du Québec. Chaque semaine, un patron répond à cinq questions posées par le chef d'entreprise interviewé la semaine précédente. Et ainsi de suite. Martin Brière, président, Groupe Produits primaires - Alumineries, chez Alcoa, répond aujourd'hui aux questions de Christine Marchildon, première vice-présidente du réseau des succursales TD Canada Trust et présidente, direction du Québec du Groupe Banque TD.

Vous oeuvrez dans une industrie assez volatile. Quels sont actuellement les principaux défis avec lesquels vous devez composer chez Alcoa Canada ?

C'est très volatil. Le marché oscille grandement, parfois un peu plus qu'on voudrait. Le ciel n'est pas toujours rose à l'horizon, disons.

Pour réussir, nous avons besoin de certains éléments ; un tarif d'électricité compétitif et l'optimisation de notre chaîne d'approvisionnement en font partie. Notre centre d'excellence mondial des alumineries, à Deschambault, nous permet d'innover et d'automatiser nos méthodes, en plus de récolter des données que nous pouvons ensuite analyser. Le tout nous permet de nous démarquer et de demeurer un chef de file.

Il y a près d'un an, on vous a confié la responsabilité des activités de l'entreprise pour la région de l'Afrique. Quelle connaissance aviez-vous du continent africain et que faites-vous différemment pour soutenir les activités d'Alcoa dans cette région du monde ?

Je suis depuis janvier responsable de l'ensemble de nos alumineries dans le monde, mais pour le bien de la question, je vais me concentrer sur l'Afrique.

J'avais des connaissances générales du continent, mais sans plus. Tant la culture que les procédés sont nouveaux pour moi. J'ai passé du temps à apprendre les coutumes, les façons de faire, les rivalités aussi. La Guinée, qui est un des pays où nous avons des installations, a été particulièrement touchée par l'épidémie du virus Ebola. Même si aucun cas n'a été recensé dans nos installations, on doit protéger nos gens. La réalité est bien différente d'ici. On doit s'adapter.

Comment arrivez-vous à trouver le juste équilibre entre vos activités de production et votre volonté de soutenir le développement durable ?

On ne parle plus d'équilibre, mais d'un tout. La production est indissociable du développement durable. Je dirais même que nos pratiques de développement durable sont devenues un avantage compétitif. Nous avons remporté plusieurs prix au Québec dans les dernières années grâce à elles. Nos innovations sont devenues notre façon de faire.

En 2012, nous avons d'ailleurs lancé le Fonds pour les collectivités durables Alcoa, qui sert à bâtir des collectivités axées sur le développement durable et l'éducation. 25 millions y seront consacrés sur 25 ans.

Vous soutenez de nombreuses causes et vos employés donnent du temps pour celles-ci. Y a-t-il une cause qui vous tienne particulièrement à coeur ?

Depuis six mois, j'habite à Genève, alors je dois trouver de nouvelles causes là-bas. Par contre, je dirais que le fait que j'ai trois jeunes enfants et que je fais du sport influence mes intérêts. J'ai fait le défi Têtes rasées de Leucan l'an passé. Avec Opération Enfant Soleil, je fais des randonnées cyclistes pour les enfants malades. Cette année, avec les collègues, on fera près de 260 km en une seule journée pour cette cause qui me tient à coeur.

Y a-t-il un pays que vous n'avez pas encore visité et qui se trouve sur votre liste de destination incontournable ?

J'ai la chance d'en voir de plus en plus avec mon travail. Par contre, on a des installations en Australie et je ne suis pas encore allé dans ce pays « down under », comme disent les Anglais. C'est une destination qui m'attire. Leurs valeurs ressemblent aux nôtres et il y a plein d'endroits de plein air. Si je pouvais faire du vélo là-bas, ce serait génial.

À lire la semaine prochaine :

Guy Breton, recteur de l'Université de Montréal, répond aux cinq questions de Martin Brière.

Le parcours de Martin Brière en bref

• Âge : 41 ans

• Études : Martin Brière détient un baccalauréat en génie chimique de l'Université McGill.

• Président depuis : août 2012

• Nombre d'employés : près de 3000

• Avant d'être président : M. Brière a occupé divers postes d'ingénierie et de gestion chez Corus SEC et Duchesne et Fils ltée. Il a entrepris sa carrière chez Alcoa en 2007, à titre de directeur, Ingénierie et Entretien, à l'aluminerie de Bécancour.