La présidente-directrice générale de Montréal International, Dominique Anglade, répond aux questions du président-directeur général d'Ubisoft Montréal, Yannis Mallat.

Vous avez longtemps été dans le monde des affaires et du privé, en plus d'avoir fait de la politique. Pourquoi avoir fait le saut dans le milieu institutionnel?

En fait, toute ma vie, je me suis impliquée dans ma communauté. J'ai présidé l'association étudiante de Polytechnique, la Jeune chambre de commerce de Montréal et la fondation KANPE, j'ai siégé à plusieurs conseils d'administration... En d'autres mots, j'ai eu deux vies en parallèle pendant des années. Pour la première fois de ma carrière, je peux allier le milieu des affaires, mon souci d'avoir un impact sur la société et le volet international. C'est ce qui explique mon choix.

Quel est l'ADN de Montréal International? Pour quelles raisons l'organisation est-elle reconnue dans le monde pour la prospection d'investissements étrangers?

Notre ADN, ce sont des gens passionnés qui veulent créer de la richesse pour le bien commun. Ce ne sont pas toutes les entreprises qui ont cet objectif!

L'organisme est aussi géré comme une entreprise privée. L'ambition et l'ardeur sont au rendez-vous. Au fil des années, Montréal International a développé des compétences et des processus extrêmement rigoureux, et c'est en partie cette rigueur qui fait sa renommée à l'étranger.

Comment les gouvernements peuvent-ils faire une différence dans la vitalité économique de Montréal?

Le gouvernement a une responsabilité de mise en contexte économique et de communications. Il doit créer un environnement propice aux investissements, par le biais de crédits d'impôt par exemple, et faciliter les affaires. Le gouvernement qui peut réagir rapidement à une opportunité ou à la réalisation d'un projet met toutes les chances de son côté.

Vous avez vécu à l'étranger et vous avez des racines personnelles et familiales sur d'autres continents. Pourquoi avoir choisi de revenir vivre à Montréal?

J'ai choisi d'y revenir à trois reprises! Je dis souvent que le rêve américain est canadien. La société permet de réussir si l'on y met les efforts nécessaires.

Montréal a aussi une diversité qu'on ne retrouve pas beaucoup ailleurs: je peux élever mes enfants dans trois langues différentes, il y a quatre saisons et une mobilité sociale. J'apprécie beaucoup cet aspect.

Comment imaginez-vous Montréal dans 20 ans? Quel sera, selon vous, le Montréal de vos enfants?

Je ne sais pas si mes trois enfants habiteront à Montréal, je leur apprends à faire leurs propres choix. Je rêve néanmoins que Montréal soit reconnue dans le monde entier, qu'elle devienne l'endroit où le succès est possible, où on crée de la richesse et où on réalise de grandes choses. Je crois qu'on est plus près de ce rêve qu'on le pense.

La métropole a été négligée dans le passé. Si on était plus agressifs, plus ambitieux et qu'on saisissait toutes les occasions qui s'offrent à nous, on y arriverait.