Le directeur général d'Air Transat, Jean-François Lemay, répond aux questions du président et chef de la direction de la Société des alcools du Québec, Alain Brunet.

Depuis 30 ans, Air Transat est une entreprise visiblement appréciée par ses employés, qui y travaillent pour la plupart depuis de nombreuses années. Quelle est la recette de l'attachement de vos employés envers l'entreprise?

Il faut d'abord comprendre la nature de notre entreprise, qui en est une de prestation de services. Ce sont nos employés qui servent le client à toutes les étapes de son voyage, et ils sont donc au coeur de nos préoccupations. La clé, c'est la transparence et la communication.

On dit tout à nos employés: les résultats financiers, la vision de l'entreprise, etc. On écoute aussi leurs idées. Il y a un échange. Ce n'est pas toujours facile, nous avons eu à faire des restructurations, mais notre réflexe a été de rencontrer nos employés d'abord, pour voir s'ils étaient prêts à faire le voyage avec nous (sans jeu de mots).

Les habitudes de consommation et les goûts des Québécois se diversifient et évoluent sans cesse. Comment faites-vous pour amener vos clients à découvrir de nouvelles destinations?

On est à l'origine de la démocratisation du voyage. Il y a 30 ans, ce n'est pas tout le monde qui pouvait s'offrir un voyage dans le Sud. Je dois dire, par contre, qu'on ne fait pas découvrir des destinations aux consommateurs, on va plutôt là où le client veut aller. Par exemple, on a ajouté dans la dernière année une liaison directe vers Prague pour répondre à l'attrait des voyageurs pour l'Europe de l'Est. L'an prochain, ce sera Budapest. On est aussi le seul transporteur à offrir des vols directs fréquents et des tout-inclus en Haïti.

L'impact des activités commerciales d'une entreprise sur l'environnement est un enjeu important. Quels moyens utilisez-vous pour mobiliser vos équipes autour des valeurs et principes de développement durable?

Trois valeurs fondamentales s'inscrivent dans notre génétique. La responsabilité en est une. Pour mobiliser nos employés, on rend très concret le concept de développement durable. C'est pour cette raison qu'on démantèle les avions rendus en fin de vie de manière écoresponsable. On a aussi instauré un programme de gestion du carburant pour réduire les émissions de CO2. En 2014, Air Transat a d'ailleurs reçu le prix du transporteur aérien le plus respectueux du climat en Amérique du Nord de la part de l'organisme allemand atmosfair.

La migration des consommateurs vers le web et les nouvelles technologies force les entreprises à revoir leurs stratégies auprès des clients. Comment vous adaptez-vous?

En effet, 90% des gens magasinent leur voyage en ligne. Il faut aller là où le client se trouve. On a beaucoup investi dans les dernières années pour développer nos plateformes web. Sur airtransat.ca, tous nos produits sont offerts. On va bientôt avoir une application qui accompagnera le client tout au long de son voyage. Elle servira à acheter son billet, mais aussi à voir l'heure du vol et les changements, et à offrir du divertissement à bord de l'avion.

Dans un contexte de forte concurrence, sur quels leviers vous appuyez-vous pour vous différencier de vos compétiteurs, pour assurer votre croissance et capter votre part de marché du budget discrétionnaire du client?

C'est une constante préoccupation. Il y a trois pôles.  Les employés, d'abord, qui gagnent des prix chaque année pour le service qu'ils offrent aux clients. Ensuite, le produit (vol et hôtel), qui se doit d'être impeccable et original. Notre flotte a ainsi été remodelée pour offrir un environnement très confortable. Le troisième pôle, c'est la technologie, que l'on continue à développer.