Pour se prémunir contre les aléas de la vie, le travailleur autonome doit s'assurer en cas de dommages et de malheurs dont il pourrait être victime. Êtes-vous protégé?

Le travailleur autonome, son titre le dit, ne dépend que de lui-même. Il doit voir à sa protection en cas de maladie, d'incapacité de travailler, ou encore de décès. L'industrie de l'assurance de personne offre entre autres de l'assurance vie, de l'assurance invalidité et de l'assurance maladie complémentaire. «Parmi les prestations du vivant, l'assurance invalidité arrive en tête de liste pour le remplacement salarial, indique Guillaume Fauteux, directeur des ventes - Courtage pour la Croix Bleue du Québec. C'est celle qui va avoir le plus d'impact. L'assurance vie est importante pour la gestion de l'actif et du passif en cas de décès, mais la prime est payable avec un salaire.»

Avec l'assurance invalidité, le travailleur autonome se protège en cas d'accident ou de maladie qui le rendrait dans l'incapacité de gagner un revenu à court, moyen ou long terme.

L'assurance maladie grave consiste en une somme payable au diagnostic d'un cancer ou d'un arrêt cardiaque, par exemple. Jusqu'à 29 maladies peuvent être couvertes. «La condition amenée par ces maladies engendre généralement un ralentissement ou un arrêt de travail temporaire. Cette somme permet à la personne de prendre soin d'elle, d'obtenir ses traitements ou d'adapter le véhicule et la maison si elle a été victime d'un accident cardiovasculaire», fait-il remarquer.

L'assurance maladie complémentaire prévoit le remboursement des frais médicaux non remboursables par les régimes d'État, comme les soins dentaires et les services professionnels de chiropractie ou massothérapie, par exemple.

Elle vient compléter ce qui est défrayé par le Régime d'assurance maladie du Québec ou l'assurance collective d'un conjoint.

Il existe également l'assurance frais généraux pour couvrir les frais fixes de l'entreprise en cas d'invalidité et l'assurance soins de longue durée. Le budget ne nous permet pas de toutes les contracter? «On priorise l'assurance vie et l'assurance invalidité», soutient Guillaume Fauteux.

Assurances de dommages

Pour se prémunir contre les désagréments et la perte de revenus en cas d'incendie ou de dégât d'eau, il faut d'abord et avant tout faire savoir à son assureur que l'on travaille de la maison, affirme d'emblée Line Crevier, responsable des affaires techniques et du centre de formation en assurances du Bureau d'assurance du Canada. «Si on n'en fait pas mention et que survient un sinistre, l'assureur pourrait refuser de payer les dommages. Déclarer à son assureur que l'on utilise une partie de sa résidence à des fins professionnelles ne signifie pas obligatoirement que l'on doive souscrire une protection d'assurance supplémentaire», fait-elle savoir.

La police d'assurance habitation protège l'usage professionnel de ses biens pour une valeur de près de 2000$ au moins. Il faut s'assurer que la somme est suffisante. Il existe un avenant pour les pertes d'exploitation au cas où il ne serait pas possible de travailler à la suite d'un sinistre couvert et une protection pour les frais supplémentaires pour installer le bureau dans un nouvel endroit pendant les réparations. «La protection pour les frais supplémentaires permet de réduire les pertes d'exploitation, précise-t-elle, puisque le travailleur autonome peut ainsi continuer à opérer et à percevoir des revenus.»

En général, la protection pour responsabilité civile couvre 2 millions et elle s'ajoute à celle de notre police d'habitation. Il existe d'autres protections pour des cas spécifiques comme celle pour les dommages aux données qui couvre la reconstitution des fichiers, la responsabilité professionnelle en cas de faute ou le vol de données.

En chiffres

538 200

Nombre de travailleurs autonomes en 2013 au Québec. C'est dire qu'ils sont autant à ne pas avoir accès à une assurance collective et à être à la merci de contrats futurs.