Comme bien des jeunes, Kharoll-Ann Souffrant hésitait quant à son choix de carrière lorsqu'elle étudiait au cégep. Elle voulait travailler en relation d'aide, mais quel métier choisir? Pour tenter d'y voir plus clair, elle s'est tournée vers les mentors d'Academos.

«Il y a plusieurs professions dans ce domaine et j'étais un peu confuse devant toutes ces possibilités, raconte l'étudiante de 21 ans. J'ai discuté avec des criminologues, des psychologues, des travailleurs sociaux, des psychoéducateurs, etc.» Elle avait déjà consulté un conseiller en orientation. Celui-ci était toutefois incapable de lui parler en détail de ses différentes options. Après des échanges de courriels avec des mentors, elle a finalement arrêté son choix sur le travail social.

Un réseau social

Depuis une quinzaine d'années, Academos met en contact des jeunes de 14 à 30 ans avec des mentors. Cet automne, l'organisation a modernisé son approche en adoptant sa nouvelle plateforme. Elle permet de communiquer plus facilement avec les mentors et offre des options supplémentaires.

«Nous avons notamment mis en place des groupes d'intérêt, souligne Guillaume Saloin, chef des stratégies web et marketing. Les membres peuvent y dialoguer avec des mentors ainsi qu'avec d'autres jeunes sur un intérêt commun. L'idée, c'est de décloisonner tout ça pour faire en sorte qu'il y ait des échanges. Les jeunes peuvent s'y bâtir un réseau professionnel dès le secondaire.»

De plus, le site propose aux utilisateurs des «missions» à relever pour favoriser leur participation. Des organisations peuvent également avoir leur page sur la plateforme et publier des offres de stage.

Actuellement, Academos compte quelque 2600 mentors. «Ces bénévoles veulent transmettre leur passion pour leur métier, indique M. Saloin. Nous en avons dans tous les domaines et à tous les niveaux hiérarchiques. Ils répondent aux questions en fonction de leurs disponibilités.»

Plusieurs jeunes n'en ont que quelques-unes. Mais parfois, les discussions peuvent aussi donner lieu à des dizaines de courriels. «Récemment, une jeune échangeait avec un historien de l'art et ils sont allés jusqu'à parler de leurs visions communes ou non de l'art», raconte M. Salouin.

Devenir mentor

Alexis St-Laurent est un mentor plutôt populaire. Son domaine, les jeux vidéo, suscite beaucoup d'intérêt chez les jeunes. Animateur 3D chez Eidos Montréal, il peut passer jusqu'à quatre heures par semaine à répondre aux jeunes. «Il y a des moments plus occupés et d'autres plus tranquilles, comme l'été, par exemple, précise-t-il. Ce n'est pas trop prenant. Je peux leur écrire sur mon heure de dîner ou à mon retour à la maison. C'est agréable de voir leur intérêt. Répondre à leurs questions me confirme à quel point j'aime mon métier.»

Lui-même avoue avoir eu de la difficulté à choisir sa profession lorsqu'il était plus jeune. «J'ai commencé ma carrière à 26 ans, ça m'a pris un certain temps avant de trouver ma voie, note-t-il. J'aurais bien aimé avoir un mentor pour savoir dans quoi je m'embarquais.»

Kharoll-Ann Souffrant, elle, est toujours en contact occasionnellement avec certains mentors afin d'obtenir des conseils sur ses projets, l'écriture d'un livre, par exemple. Mais l'étudiante en travail social de l'Université McGill, qui a travaillé pour quelques organismes et est employée d'un centre jeunesse, est aussi devenue mentor à son tour.

Elle répond principalement aux questions de jeunes du secondaire. «Souvent, ils me demandent s'il s'agit d'un travail difficile ou comment je fais pour ne pas être déprimée une fois de retour chez moi, raconte-t-elle. D'autres s'interrogent sur les différents programmes offerts dans les institutions d'enseignement.»

Heureuse dans son domaine, elle est ravie de partager sa passion avec d'autres jeunes.