Fragilisé par une concurrence accrue, l'emploi dans le secteur des ventes et du marketing continue de tirer son épingle du jeu devant les grands acteurs mondiaux, mais doit plus que jamais s'adapter aux nouvelles réalités technologiques.

«Le secteur a connu de fortes turbulences ces dernières années avec l'arrivée des grandes enseignes internationales, et voilà que s'ajoute maintenant le commerce en ligne transfrontalier, qui a enregistré 1 milliard de ventes au Québec en 2013, observe Léopold Turgeon, président du Conseil québécois du commerce de détail. Malgré cette pression énorme, le secteur a connu une hausse de 2,9% au cours des huit premiers mois de 2014.»

Les secteurs qui affichent une croissance dans leurs ventes sont les produits de santé et soins personnels, avec une progression de 13,9%, ainsi que le secteur des magasins de marchandises diverses, avec 5,3% de croissance au cours des huit premiers mois de l'année. Les ventes d'appareils électroniques et ménagers ont plutôt connu une décroissance de 6,4%, et les magasins de détail divers, une baisse de 6,8% pour la même période.

L'enjeu le plus important des prochaines années pour le secteur des ventes et du marketing sera le virage technologique, affirme Patricia Lapierre, directrice générale de Détail Québec, comité sectoriel de main-d'oeuvre du commerce de détail. «C'est un défi de tous les instants. Les commerçants savent qu'il est aujourd'hui impératif d'être présent sur le web, ce n'est plus une option. L'industrie doit suivre l'évolution technologique et rattraper le consommateur qui consulte d'abord son téléphone intelligent ou sa tablette avant de se rendre en magasin. Il ne s'agit pas d'avoir un site transactionnel pour tous les détaillants, mais d'être présent par l'intermédiaire d'un site web attrayant et visible dans des médias sociaux, explique-t-elle.

«L'avantage, c'est que, pour y arriver, le secteur devra embaucher de nouveaux experts en technologie et en marketing, comme des webmestres, des architectes de systèmes, des animateurs de communautés», ajoute Léopold Turgeon.

Par ailleurs, le deuxième secteur d'employabilité au Québec aura bientôt besoin d'un grand nombre de gestionnaires, constate Léopold Turgeon. «En raison des départs à la retraite, les besoins pour une relève stratégique de haut niveau se feront particulièrement sentir au cours de la prochaine décennie. Une étude de 2013 de la Fondation de l'entrepreneuriat révèle que, d'ici 2020, le Québec aura besoin de 38 000 propriétaires ou entrepreneurs de PME, dont une partie qui travaillera dans le domaine de la vente et du marketing.»

L'industrie en chiffres

24 222 : Nombre d'établissements dans l'industrie du commerce de détail en 2012.

298 845 : Nombre d'employés dans le secteur du commerce de détail en 2012, soit une moyenne de 12,5 employés par entreprise.

58% : Proportion de femmes parmi les employés du secteur du commerce de détail.

32% : Proportion d'employés âgés de 15 à 24 ans, comparativement à 14% dans l'ensemble des industries primaires, secondaires et tertiaires.

51% : Proportion d'employés ne possédant pas de diplôme ou ne possédant qu'un diplôme d'études secondaires, comparativement à 36% dans l'ensemble des industries primaires, secondaires et tertiaires.

14% : Proportion de diplômés universitaires dans le secteur du commerce du détail.

33% : Proportion d'emplois à temps partiel dans le secteur du commerce de détail en 2010.

6,8% : Taux de chômage du secteur du commerce de détail en 2010.

105 milliards : Ventes dans le secteur du commerce de détail en 2013.

3000 : Nombre d'emplois à pourvoir par année pour les deux prochaines années.