Le flux de recrues ne suffit pas à compenser les départs à la retraite dans le secteur des services financiers et bancaires. Les institutions financières se jettent sur les nouveaux arrivants, tandis que les cabinets indépendants s'inquiètent pour leur relève.

Le bond est spectaculaire. En trois ans, le nombre de diplômés à l'examen de l'Institut québécois de la planification financière (IQPF) a augmenté de 69 %. Pourtant, «on compte toujours davantage de départs à la retraite que de nouveaux diplômés», regrette Jocelyne Houle-LeSarge, présidente-directrice générale de l'IQPF. Et c'est sans compter la demande grandissante des Québécois pour des professionnels capables de les aider à maîtriser leur situation financière, ajoute-t-elle.

Les métiers des services financiers et bancaires souffrent d'un problème d'image. «Les gens mélangent les titres et les métiers, affirme Mme Houle-LeSarge. C'est parfois difficile pour moi de m'y retrouver, alors imaginez pour le public!»

Les cabinets indépendants peinent à recruter et à conserver les jeunes. «Les institutions financières versent des salaires de base», souligne Flavio Vani, président du Regroupement indépendant des conseillers de l'industrie financière du Québec (RICIFQ). «Alors que chez les indépendants, vous devez produire vous-même.» Ce surcroît de difficulté décourage de nombreux jeunes au cours des cinq premières années de pratique, indique M. Vani.

Pourtant, de belles carrières s'offrent aux persévérants, qui peuvent espérer devenir leur propre patron. Présentement, des représentants indépendants cherchent à prendre leur retraite, mais peinent à trouver une relève.

Des occasions pour chacun

D'autres peuvent cumuler travail autonome et encadrement. Les grandes firmes offrent aux débutants de s'installer à leur compte tout en distribuant exclusivement leurs produits financiers. Les jeunes doivent alors bâtir leur propre clientèle, mais en bénéficiant de conseils et d'un suivi régulier.

Aussi, certains métiers ont pris de l'ampleur pour des raisons macroéconomiques. La frénésie du marché immobilier a suscité des vocations pour aider les clients à financer leurs acquisitions. Et si cette fièvre acheteuse s'est calmée, la concurrence reste vive parmi les institutions financières pour prendre des parts de marché. Cela passe notamment par le recrutement de nouveaux talents.

L'industrie en chiffres

44 %

Pourcentage de femmes parmi les planificateurs financiers.

81 %

Taux de réussite à l'examen de l'Institut québécois de planification financière (IQPF) en 2012-2013. Au total, 187 candidats sur 232 l'ont passé avec succès.

64 %

Pourcentage de planificateurs financiers travaillant dans des institutions financières.

32 000

Nombre de représentants en services financiers au Québec, dont 50,8 % sont des femmes.

30 %

Pourcentage de membres de la Chambre de la sécurité financière qui détiennent plusieurs permis d'exercice (par exemple: planification financière et assurance de personnes), ce qui élargit leur champ d'intervention auprès de leur clientèle.

44 ans

Âge moyen des représentants en services financiers. Un représentant sur 12 atteindra l'âge de 65 ans d'ici 2018.

1 sur 2

Proportion de représentants en services financiers qui ont le permis de représentant en épargne collective.

Sources: Institut québécois de la planification financière, Chambre de la sécurité financière.