Créatifs, motivants, passionnés: certains patrons ont l'étoffe des grands. La Presse a lancé un appel à tous pour découvrir des dirigeants allumés et appréciés.

Devenir patron n'a jamais été un objectif pour Alain Mailhot. Le comptable de formation voulait avant tout faire partie d'une équipe et bâtir quelque chose. C'est d'ailleurs ce qu'il s'applique à faire depuis 28 ans à l'Association des restaurateurs du Québec (ARQ).

«J'ai eu la chance d'être embauché par un patron en or, dit-il. Cette perle m'a notamment appris à faire confiance. Sans lui, je ne serais pas le gestionnaire que je suis aujourd'hui.» Alain Mailhot est maintenant vice-président services et développement depuis une dizaine d'années, 24 personnes travaillent sous sa gouverne.

Le respect d'abord

Alain Mailhot prône une gestion participative. Il est transparent et engage les membres de son équipe dans ses décisions. «J'aime l'ingéniosité et l'autonomie des gens qui m'entourent, mais le respect est la valeur primordiale», indique-t-il.

Il souligne que le dicton québécois «les bottines suivent les babines» s'applique bien à l'ARQ. «Si un employé m'assure qu'il terminera un projet, je m'attends à ce qu'il le fasse. De mon côté, si je promets mon soutien à quelqu'un, je vais honorer ma promesse.»

L'homme de 52 ans ne compte d'ailleurs pas son temps. Il est disponible en tout temps pour écouter son équipe, que ce soit pour un problème personnel ou un tracas professionnel.

De la reconnaissance pour tous

Selon Alain Mailhot, le mérite se partage. «Quand il y a un bouquet, tout le monde a sa fleur. Chacun a droit à de la reconnaissance, à une tape dans le dos, et pas seulement une fois par année», estime ce dernier. C'est pour cette raison qu'a été instauré le «vendredi bonne nouvelle», afin d'applaudir les bons coups des collègues.

Pour leur donner l'occasion de se surpasser, Alain Mailhot a aussi mis en place le Club du PDG. Les employés qui obtiennent des résultats (quantitatifs ou qualitatifs) accumulent des points qui leur donnent une bonification à la fin de l'année. Le suivi est fait par les gestionnaires aux semaines, aux mois et aux trimestres.

«Ce qui me distingue, c'est mon positivisme (presque) maladif. J'entre encore au bureau en sifflant, 28 ans plus tard. Si un jour je ne le fais plus, ce sera le signe que c'est le temps de m'arrêter.»

Paroles d'employée

«Après 28 ans, on caractérise (encore) Alain Mailhot par son grand enthousiasme, son imagination débridée et son positivisme. Alain est toujours disponible pour ses employés; même trop puisqu'il ne compte pas son temps. Il nous confie des mandats, nous accompagne dans le suivi, réoriente le cas échéant, mais à la toute fin nous laisse tout le mérite! Qui plus est, ses qualités de fin négociateur ont des impacts significatifs sur l'entreprise. C'est un patron chevronné, équitable et humain avec qui il est agréable de travailler et d'affronter de nouveaux défis.»

- Marie-Lou Fortin, coordonnatrice aux événements

L'avis d'une experte

À quoi un leader inspirant emploie-t-il son temps? Le style de gestion d'Alain Mailhot donne un bon exemple des comportements à adopter.

1. Il crée une culture d'entreprise ancrée dans des relations de confiance et fait preuve de transparence envers son équipe. Les employés se sentent engagés dans les décisions et font preuve d'autonomie.

2. Il insiste sur les valeurs de l'entreprise: le respect des autres, d'une échéance ou d'une promesse.

3. Il est un modèle inspirant et prêche par l'exemple.

4. Il célèbre les succès de ses employés en instaurant des occasions de souligner leurs bons coups ou en les récompensant par des bonis.

5. Il coache personnellement ses employés pour les aider à s'améliorer continuellement.

Ce sont de tels comportements, répétés patiemment pendant 28 ans, qui permettent à Alain et à son équipe de relever de nouveaux défis dans un climat de travail aussi positif.

- Laure Cohen van Delft, coach en gestion du changement et communication - SmartCoaching