Q: «Pour un retour aux études, j'hésite entre le diplôme d'études professionnelles (DEP) dessin de bâtiment et l'attestation d'études collégiales (AEC) techniques d'architecture. Quelle est la différence entre les deux? Est-ce que l'AEC me permettra de mieux intégrer le marché du travail?» - Wilder

R: Stéphan Michiels est conseiller d'orientation à l'École des métiers du Sud-Ouest-de-Montréal où se donne le DEP dessin de bâtiment. Il affirme qu'il est plus facile d'intégrer le marché du travail avec un DEP ou avec un diplôme d'études collégiales (DEC) qu'avec une AEC.

«Les AEC sont des programmes maison des cégeps réalisés en pigeant des cours dans un DEC, explique-t-il. Les DEP et les DEC sont des programmes du ministère de l'Éducation; c'est beaucoup plus réconfortant pour les employeurs.»

Pour savoir à quoi s'attendre avec une AEC, il faut regarder le détail du programme offert par chacun des collèges.

L'AEC ne permet pas d'accéder à l'Ordre des technologues professionnels du Québec, contrairement au DEC.

Chez Jodoin Lamarre Pratte Architectes, une firme qui a travaillé notamment sur le Centre de recherche du CHUM et sur l'agrandissement de l'aéroport Montréal-Trudeau, Jean Martin, partenaire et responsable de l'embauche, ne connaît pas l'AEC et n'a jamais embauché de gens avec ce diplôme.

«Nous embauchons principalement des gens avec des DEC parce qu'ils ont une bonne compréhension de l'architecture et ils peuvent réaliser un large éventail de tâches: préparation des plans des bâtiments, surveillance de chantier, rédaction de devis, énumère-t-il. Ils nous secondent dans notre travail d'architecte. Nous avons aussi quelques employés avec un DEP, mais ils se limitent à faire du dessin à l'ordinateur.»

«Les diplômés du DEC servent souvent de lien entre les architectes, les ingénieurs et les entrepreneurs, renchérit Stéphan Michiels. Il y a souvent un côté gestion dans leur travail, alors que le DEP forme des dessinateurs.»

À l'École des métiers du Sud-Ouest-de-Montréal, le programme est très populaire. Cette année, cinq cohortes doivent commencer la formation qui s'étend sur 16 mois.

«La responsable des stages m'a précisé que pratiquement tous les diplômés se trouvent un emploi», affirme Stéphan Michiels.

D'après l'enquête Relance du ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie (MESRST), en mars 2012, les diplômés du DEP de 2011 étaient en emploi à 79,4 % et 7,5 % étaient à la recherche d'un emploi.

En plus des firmes d'architectes, plusieurs travaillent chez des bureaux d'ingénieurs, des entrepreneurs, des sociétés immobilières et des firmes de design d'intérieur.

«Plusieurs travaillent aussi pour des villes, des universités, des commissions scolaires et des centres de santé et de services sociaux (CSSS) pour la rénovation et la réfection de bâtiments, énumère le conseiller d'orientation. D'autres diplômés travaillent pour des entreprises de télécommunications pour dessiner les plans où passera la fibre optique puisque leur formation comprend un volet mécanique du bâtiment. Leur formation comprend aussi une portion sur les structures, alors des diplômés travaillent pour des compagnies d'acier.»

Stéphan Michiels croit qu'une AEC peut être très intéressante à suivre comme perfectionnement après avoir complété un DEP.

Question d'actualité

Q: Quel salaire gagne en moyenne un diplômé du DEP dessin de bâtiment?

R: Les diplômés du DEP dessin de bâtiment de 2011 en emploi dans l'ensemble de la province en mars 2012 gagnaient 613 $ comme salaire hebdomadaire brut moyen.

Source: La relance au secondaire en formation professionnelle - 2012, MESRST