Pour améliorer leur productivité et rester concurrentiels, les employeurs doivent former leur main-d'oeuvre. La Presse propose une série d'articles sur des entreprises qui ont investi dans la formation. Cette semaine, Garage McConnery, concessionnaire Chevrolet, Buick, GMC à Maniwaki, n'hésite pas à donner des promotions à ses employés puis à leur dispenser la formation et le suivi nécessaires pour qu'ils développent leurs compétences.

Lorsque Garage McConnery a besoin d'un gérant pour l'un de ses services, comme la carrosserie, les candidatures de gens expérimentés dans le domaine ne pleuvent généralement pas. Maniwaki, ville d'environ 4000 habitants, est entourée de réserves fauniques et se trouve à une centaine de kilomètres au nord de Gatineau. 

«Souvent, on choisit un de nos débosseleurs en qui on a confiance pour lui donner le poste de gérant de l'atelier de carrosserie», indique Sandra McConnery, directrice générale de Garage McConnery.

Marcel Fournier, directeur du service après-vente, a entrepris sa carrière dans l'entreprise comme mécanicien en 1982, puis il est devenu conseiller technique et il a obtenu le poste de directeur. Il a suivi évidemment plusieurs formations techniques de GM, mais aussi, des formations en ventes et en gestion. 

Cette stratégie permet aux employés du concessionnaire de développer leur carrière à l'interne. 

L'entreprise met aussi régulièrement en place de nouvelles pratiques, en gestion par exemple, et forme alors plusieurs employés concernés en même temps. 

La stratégie en formation

Avec le soutien d'Emploi-Québec, Garage McConnery fait souvent appel à des formateurs de l'externe.

«Nous choisissons habituellement nos consultants par le bouche-à-oreille, précise Mme McConnery. Plusieurs sont spécialisés dans les postes qui existent chez les concessionnaires automobiles. Ils sont très expérimentés.»

Le consultant se rend sur place pour former les employés de façon à bien comprendre le fonctionnement de l'entreprise. La formation s'étend généralement sur plusieurs jours espacés pour permettre à l'employé de bien intégrer les nouvelles façons de faire. 

Marcel Fournier s'est perfectionné dans le domaine de la gestion pendant plusieurs années en accueillant un consultant tous les deux mois. 

«On regardait ensemble mes points forts et mes points faibles pour que je puisse m'améliorer», explique-t-il.

«Souvent, le consultant me demande aussi de faire le suivi quotidien pendant son absence pour éviter que l'employé laisse tomber les nouvelles façons de faire», indique Mme McConnery.

Le travail avec le public rend parfois difficile la constance dans la mise en place de nouvelles stratégies dans l'entreprise. 

«Lorsqu'il y a beaucoup de clients, on ne voit pas la journée passer puisque nous sommes une petite équipe de 26 employés, explique Mme McConnery. C'est facile de perdre de vue nos bonnes intentions; il faut souvent se remettre sur le droit chemin.»

Il arrive aussi que le consultant amène la personne formée voir ce qui se fait ailleurs pour qu'elle puisse s'en inspirer.

«Nous faisons des affaires depuis longtemps et parfois, nous fonctionnons d'une façon parce que nous avons toujours fonctionné de cette façon, constate Sandra McConnery. Mais, d'autres méthodes de travail peuvent être meilleures.»

Les résultats

Garage McConnery bénéficie grandement de l'expérience des formateurs externes. 

«Rapidement, ils peuvent nous dire par exemple si l'employé arrivera à occuper ce poste et à réaliser toutes les tâches demandées, précise la directrice générale. Parfois, un formateur peut nous faire changer de stratégie. Par exemple, s'il nous dit que cet employé pourra devenir très bon avec la clientèle, mais qu'il n'arrivera jamais à s'occuper de fermer les factures, on peut demander à quelqu'un à la comptabilité de lui donner un coup de main.»

Elle remarque que pour voir apparaître les résultats de la formation, il faut se laisser du temps. 

«Parfois, les bénéfices arrivent rapidement, parfois c'est plus long, affirme-t-elle. Cela dépend beaucoup du consultant et surtout, de la confiance qu'ont les employés envers lui.»

Marcel Fournier n'a vu que du positif dans ses expériences de formation. 

«C'est motivant, dit-il. On a toujours des choses à apprendre et le perfectionnement est bon à écrire sur un CV.»