Q: «J'ai été approché par deux de mes employeurs pour devenir superviseur. Les deux fois, je n'ai pas réussi à décrocher le poste en raison de mon pauvre bagage en gestion. Avez-vous des suggestions pour me permettre d'accéder à un tel poste?» - Simon

R: Yvon Chouinard, coach associé (ACC) au Groupe Pauzé, remarque qu'il est difficile pour quelqu'un sans expérience en gestion de trouver un employeur prêt à lui donner sa première chance. Il propose à Simon plusieurs pistes de solution à combiner au besoin.

D'abord, une bonne façon d'avoir un accompagnement continu et pertinent avec le contexte et la culture de l'entreprise est de se trouver un mentor. «Je ne parle pas de participer à un programme, mais de se choisir un patron en qui il a confiance et de lui demander d'être son mentor, indique le coach, qui fait lui-même beaucoup de mentorat. Souvent, les gens acceptent avec une grande générosité. Ce mentor pourrait lui dire précisément ce qu'il lui manque pour accéder au poste souhaité. Il pourrait aussi lui donner des pistes pour se faire valoir et lui faire rencontrer les bonnes personnes.»

Si Simon n'a jamais étudié en gestion, il pourrait envisager un certificat, ou un MBA.

Une autre option suggérée par Yvon Chouinard, également conseiller en ressources humaines agréé (CRHA), serait d'acquérir de l'expérience en gestion dans un organisme à but non lucratif.

«Comme bénévole, il peut apprendre beaucoup, affirme-t-il. Par exemple, il peut diriger un projet et une équipe de bénévoles. Comme il le ferait dans un contexte de travail, il devra atteindre des objectifs. Une expérience comme celle-là s'inscrit bien dans un curriculum vitae.»

Simon peut aussi accepter au travail des responsabilités qui ne font pas partie de sa description de tâches. «Il pourrait ainsi démontrer son dynamisme et son esprit d'initiative», affirme M. Chouinard.

De plus, Simon doit toujours avoir en tête la qualité de ses relations interpersonnelles.

«C'est la base du succès d'un superviseur, croit Yvon Chouinard. Il doit montrer qu'il est capable de travailler avec les autres, de susciter l'engagement et, sans claironner partout ses réussites, il doit s'assurer d'une certaine visibilité. On accède toujours à une promotion lorsque des gens croient qu'on a les habiletés nécessaires pour ce poste. Le jugement des autres est important.»

Question d'actualité

Q: Est-ce que les travailleurs québécois sont surqualifiés pour leur emploi?

R: C'était le cas de près de 31 % des travailleurs au Québec en 2012. Ces gens avaient en poche un diplôme plus élevé que celui exigé pour obtenir leur emploi. Ce taux est semblable à ce qu'on observe en Ontario et aux États-Unis.

La surqualification est particulièrement marquée au Québec dans le secteur des ventes et des services avec un taux de plus de 51 %.

Au cours des 20 dernières années, le taux de surqualification a augmenté de près de 13 points dans la province, passant de 18 % à 31 %.

Source: Institut de la statistique du Québec - La surqualification au sein des grands groupes professionnels au Québec: état des lieux en 2012