Créatifs, motivants, passionnés: certains patrons ont l'étoffe des grands. La Presse a lancé un appel à tous pour découvrir des dirigeants allumés et appréciés.

Au début de la trentaine, Martin Gagnon s'était promis d'essayer la gestion avant d'atteindre 40 ans. Il peut dire sans problème mission accomplie, puisqu'il est gestionnaire depuis qu'il a 32 ans. Le patron ambitieux, passionné et généreux de son temps est à la barre de l'assurance qualité à la Banque Nationale depuis août 2012.

Depuis neuf ans, le triple diplômé - en mathématiques, informatique et administration - a notamment été responsable du centre de perception et directeur de la performance. Il est aujourd'hui directeur de l'équipe qui révise les crédits aux particuliers. Trois cadres principaux sont sous ses ordres.

Le plaisir, d'abord

Hej, konichiwa ou guten morgen: si vous travaillez avec Martin Gagnon, il y a bien des chances qu'il vous salue de cette façon lorsqu'il vous croise au bureau. Le directeur est prêt à tout pour sortir un peu ses collègues de la routine. Il est persuadé que travail et plaisir vont de pair.

«La règle numéro 4, la seule que j'ai retenue de l'un de mes cours de gestion, c'est d'avoir du plaisir. Une atmosphère de travail détendue, ça n'empêche pas d'être productif», estime ce dernier. C'est pour cette raison qu'il fait appel à Google Translate pour saluer son équipe dans différentes langues. C'est aussi pour cela qu'il est reconnu pour son sourire et son sens de l'humour, même au sein de ses anciennes équipes.

Un exemple à suivre

Martin Gagnon croit qu'un bon leader a une vision et qu'il est capable de mobiliser ses troupes. Pour y arriver, il montre l'exemple et n'hésite pas «à se mettre les mains dedans» quand c'est nécessaire. L'ancien enseignant de mathématiques peut par exemple jeter un oeil aux dossiers ou aider à la production des rapports.

«Je me donne aussi du temps pour voir plus loin que la routine afin de revoir nos façons de faire et de les remettre en question», ajoute-t-il. Le directeur rencontre d'ailleurs individuellement les employés toutes les deux semaines. Ceux-ci exposent les problèmes ou les difficultés qu'ils ont rencontrés depuis la dernière fois, et ils essaient ensemble d'améliorer chaque détail.

Déléguer et communiquer

Pour motiver ses employés, Martin Gagnon pense qu'il faut leur faire confiance. «Je leur accorde des responsabilités importantes. Ça les pousse à se dépasser et c'est stimulant pour eux», dit-il.

Le patron a aussi expliqué à son équipe tout le processus mis en place, afin qu'ils comprennent bien le rôle qu'ils ont à jouer. «J'essaie également d'être disponible. J'avais au début un malaise lorsque mes employés me parlaient de leurs problèmes personnels. Maintenant, j'ai compris qu'ils ont souvent seulement besoin d'être écoutés, et ma porte est toujours ouverte.»

Le principal défi de Martin Gagnon dans les prochaines années sera selon lui de conserver la mobilisation de ses employés. «Ça fait un an que je suis ici. On a étendu nos partenaires; il faudra maintenant les garder.» Pour celui qui écoute ses employés et jure avoir beaucoup appris grâce à leurs conseils, ça ne devrait pas être trop difficile.

«Martin Gagnon est un exemple de persévérance, de professionnalisme, de leadership et d'humilité. Son savoir-faire et son savoir-être font de lui une personne exceptionnelle. Il sait diriger ses troupes avec tact et respect et apporte une contribution exemplaire qui lui vaut beaucoup d'admiration de la part de ses pairs, ses employés et ses patrons.»

- Tahira Khalil, ancienne conseillère, assurance qualité