Des défis, les entrepreneurs et les gestionnaires en rencontrent tous les jours. La Presse vous propose une série d'articles présentant des difficultés et des solutions inspirantes adoptées par des gens sur le terrain. Cette semaine: comment diminuer l'empreinte de carbone de son entreprise?

Les 2200 travailleurs des entreprises logées au Technopôle Angus ont accès à des bacs de recyclage avec séparateurs pour les différentes matières et à des conteneurs placés à l'extérieur pour les grands cartons. Chaque cuisine a aussi son petit contenant pour les résidus de table. Technopôle Angus a obtenu l'attestation ICI ON RECYCLE, niveau 3 - Performance de RECYC-QUÉBEC. La gestion des matières résiduelles est l'une des façons pour la Société de développement Angus (SDA) de diminuer son empreinte de carbone.

Dans ce domaine, les entreprises peuvent agir sur plusieurs fronts. Mais par où commencer? Comment obtenir de bons résultats? Voici quelques suggestions.

1. Opter pour un premier projet mobilisateur

«Commencer par un projet coup de coeur pour électriser les troupes peut être une bonne stratégie», affirme Colleen Thorpe, chargée de projet, service d'accompagnement en développement durable, chez Équiterre.

Par exemple, elle remarque que plusieurs entreprises réduisent d'abord leur consommation de papier - une action simple mais concrète.

Pour vous inspirer, jetez un coup d'oeil à la thématique environnementale de la Norme BNQ 21 000 en matière de développement durable.

Surtout, n'essayez pas de mettre sur pied trois projets en même temps!

«Il faut s'engager dans un projet, le réaliser, puis passer à un autre», suggère Jean-François Léonard, conseiller au développement durable pour la SDA.

«C'est impossible de tout faire en même temps, et chaque initiative demande une adaptation, précise-t-il. On est conservateur par nature.»

2. Tirer profit de la mobilisation des employés

Souvent, des employés manifestent de l'intérêt pour faire avancer certains dossiers environnementaux dans leur milieu de travail.

«Profitez de cette énergie, conseille Colleen Thorpe. Ce sont les employés qui, au bout du compte, font le succès des initiatives environnementales d'une entreprise.»

Un comité environnement peut par exemple être formé dans l'entreprise pour mener des projets à terme.

«Il peut s'occuper de sonder les employés sur les actions prioritaires à réaliser, indique Mme Thorpe. La direction de l'entreprise peut donner du temps aux employés pour participer aux activités du comité, lui fournir un peu d'encadrement et des ressources.»

Vos employés ne sont pas mobilisés? Organisez une activité ou une conférence liée à l'environnement pour tenter d'allumer la flamme.

3. Améliorer son efficacité énergétique

L'efficacité énergétique est souvent la première sphère dans laquelle Jean-François Léonard, actif dans le domaine du développement durable depuis 25 ans, conseille à ses clients d'investir.

«Toutes les entreprises ont des dépenses en énergie et on peut économiser beaucoup d'argent en s'y attaquant», précise-t-il.

La SDA construit ses immeubles en prenant en considération l'efficacité énergétique, et plusieurs sont certifiés LEED (Leadership in Energy and Environmental Design).

Une entreprise peut toutefois mettre en place plusieurs projets en matière d'efficacité énergétique sans détenir cette certification, assure Colleen Thorpe.

«Des économies d'énergie importantes peuvent être faites en analysant ses opérations et son chauffage, précise-t-elle. Un retour sur l'investissement peut être obtenu rapidement en faisant de petits changements. Ça peut être en achetant de nouveaux appareils, en utilisant un nouvel isolant ou en changeant ses fenêtres.»

4. S'attaquer au défi du transport

Les déplacements des employés ont aussi un impact important sur l'empreinte carbone.

Colleen Thorpe conseille aux entreprises de participer à des initiatives collectives, comme Voyagez Futé, le centre de gestion des déplacements de l'Agence métropolitaine de transport (AMT) pour favoriser le covoiturage.

Chez Technopôle Angus, les initiatives pour encourager le covoiturage n'ont pas été un succès, selon Jean-François Léonard, mais plusieurs efforts sont faits pour réduire les déplacements en solo en voiture.

Un stationnement fermé pour vélos a été aménagé, et le site compte plusieurs stations de BIXI.

La SDA offre seulement une place de stationnement par 2000 pieds carrés d'espace locatif, mais elle ajoute une carte mensuelle de transports en commun. Elle a obtenu de la STM le circuit d'autobus 25, qui fait la navette entre le site et la station de métro Rosemont aux heures de pointe.

«Nous aimerions maintenant que l'autobus se rende jusqu'au métro Préfontaine, indique M. Léonard. Nous travaillons aussi avec la STM pour que les travailleurs du Technopôle Angus puissent rapidement savoir où sont les autobus à proximité du site et dans combien de temps ils passent. Il y a beaucoup d'efforts à faire en transports, et c'est difficile parce qu'il faut considérer plusieurs enjeux. Il nous reste du travail à faire pour arriver à un succès total.»