Créatifs, inspirants, passionnés: certains patrons ont l'étoffe des grands. Pour connaître leurs astuces, La Presse a lancé un appel à tous pour découvrir des dirigeants allumés et appréciés.

Horaires variables, contraintes budgétaires, pénurie de main-d'oeuvre: travailler dans le domaine de la santé n'est pas toujours rose. Les infirmières, les préposés et les commis du CHUM peuvent cependant compter sur Stéphane Rochefort, un patron ouvert et accessible qui fait tout pour rendre le milieu de travail plus agréable.

L'infirmier en chef des services ambulatoires est au Centre hospitalier de l'Université de Montréal depuis 2003. Il a gravi les échelons, passant des soins intensifs à la coordination d'une unité avant de devenir gestionnaire en 2005. «J'étais le plus jeune des cadres à l'époque. Je n'avais que 29 ans», souligne-t-il. Il a d'ailleurs été taquiné sur son âge plus d'une fois.

Pourquoi voulait-il devenir patron? «C'était un beau défi, répond-il. J'avais envie de changer les choses, d'inspirer les autres.» Aujourd'hui, il a au-delà de 100 employés sous sa garde. Il doit s'assurer que les différentes unités fonctionnent rondement, avec l'aide d'une infirmière en chef dans chaque secteur.

Reconnaissance

«La reconnaissance est trop rare dans notre milieu», estime Stéphane Rochefort, qui croit que le côté humain est tout aussi important que l'atteinte des objectifs.

Pour y remédier, il s'efforce de souligner les bons coups du quotidien, même les petits. «Malgré le contexte difficile, c'est important de féliciter les employés et de leur dire qu'ils font du bon travail.»

Il n'hésite pas non plus à dépister les talents dans son équipe. Il discute avec ses employés pour connaître leurs ambitions et leur plan de carrière, et les aide à monter en grade. «Je peux, par exemple, donner des objectifs ou des formations», explique-t-il. Et s'il y a des critiques à faire, il essaie qu'elles soient constructives, sans taper sur les doigts de personne.

Communication

Pour Stéphane Rochefort, la communication est la clé. «On peut mobiliser les gens en expliquant notre vision et nos objectifs et en étant transparent», estime-t-il.

Ce dernier fait d'ailleurs beaucoup de liens entre le leadership et le sport. Il se voit notamment comme le guide de l'équipe. Tout le monde doit travailler ensemble et partager les mêmes buts pour avancer. «Il faut aussi garder les employés au courant des développements, afin qu'ils sachent qu'on fait des progrès», ajoute le gestionnaire.

L'envers de la médaille, c'est que Stéphane Rochefort a de la difficulté à déléguer des tâches, de peur que le message soit mal compris ou se perde en cours de route. Un point faible qu'il travaille toutefois à corriger.

Valeurs

La conciliation travail-famille est importante pour Stéphane Rochefort. Le père de deux enfants fait tout pour accommoder ses employés. «Différentes générations cohabitent dans notre équipe, et certaines personnes ne sont pas habituées à cela. Il faut néanmoins garder de la place pour la vie de famille.»

Le gestionnaire est persuadé qu'un leader ne doit jamais perdre de vue ses origines. «Je viens d'un quartier difficile de Montréal et je ne veux pas l'oublier, dit-il. Je dirige avec mes valeurs et mes décisions sont aussi influencées par elles.» C'est sûrement ce qui le rend si humain.

Parole d'employée

«Stéphane Rochefort comprend bien les besoins de cette majorité de femmes au travail qui ont une famille, de jeunes enfants. Il sait, avec les outils qu'il possède, nous soutenir et nous accommoder, tout en respectant une convention collective qui, parfois, nous met des bâtons dans les roues. Une personne d'exception!»

- Julie Sheridan, agente administrative