L'industrie aérospatiale s'est relevée de la crise économique qui l'avait frappée en 2009. Conséquence: l'emploi a retrouvé son niveau d'il y a cinq ans et promet bien plus encore...

Un cycle nouveau s'enclenche pour les entreprises aérospatiales québécoises, alimenté par le redressement des ventes d'avions. Les livraisons mondiales d'avions d'affaires augmenteront de 63% d'ici 2022, tous constructeurs confondus, selon les prévisions de marché 2012-2031 de Bombardier Aéronautique.

Plus que d'autres, l'industrie aérospatiale est très sensible aux variations des livraisons. «Quand on vend 30% d'avions en plus, on a besoin de 30% de main-d'oeuvre supplémentaire», explique Éric Edström, chargé de projet au Comité sectoriel de la main-d'oeuvre en aérospatiale (CAMAQ). «L'aérospatiale, ce n'est pas comme l'industrie automobile. On ne peut pas autant automatiser les tâches.»

Accumulation de bonnes nouvelles

Concrètement, le mois dernier, Bombardier a annoncé l'entrée en assemblage final à Mirabel du premier avion de production de la CSeries, un CS100 FTV4. Cette nouvelle lance le démarrage de la mise en production de la nouvelle gamme d'avions de ligne régionaux du premier employeur québécois, ce qui renforcera prochainement la demande de main-d'oeuvre destinée à la fabrication, souligne Éric Edström.

Quelque 2000 employés de Bombardier travaillent déjà sur la CSeries dans la grande région de Montréal, souligne Suzanne Benoit, PDG d'Aéro Montréal, la grappe de l'aérospatiale montréalaise. «Leur nombre pourrait atteindre 3500 postes en 2017», avance Mme Benoit.

Outre Bombardier, d'autres acteurs d'importance ont annoncé de prochaines ouvertures de postes. La filiale du géant européen EADS, Aerolia, créera plus de 150 emplois sur son nouveau site de Mirabel, spécialisé dans l'assemblage de fuselage des biréacteurs d'affaires de Bombardier, le Global 7000 et le Global 8000.

À Longueuil, c'est le fabricant de moteurs d'avions Pratt&Whitney Canada qui s'apprête à investir 275 millions de dollars, avec la création de 90 emplois à la clé. Ce projet inclut notamment la création d'un Centre d'excellence mondial en fabrication intelligente. «Ce seront des emplois de très haut niveau!», se félicite Mme Benoit.