Vous y avez rêvé pendant des semaines et voilà que vos vacances sont déjà terminées. Vous auriez volontiers pris quelques jours de plus, et l'idée de reprendre le collier vous déprime. Comment combattre le blues du retour au boulot?

Ce phénomène (normal!) touche plusieurs travailleurs. Parfois, les vacances sont réellement trop courtes. Au Québec, le minimum est de deux semaines. Dans plusieurs pays européens, il est de plus de 20 jours!

«Des études scientifiques tendent à démontrer que de vraies vacances devraient durer trois semaines, souligne Julie Carignan, psychologue et associée principale chez SPB psychologie organisationnelle. Mais plusieurs employeurs ne peuvent offrir cette possibilité. Le blues peut donc venir du fait qu'on a commencé à se reposer, mais qu'on n'est pas allé au bout de l'exercice.»

Lorsqu'une personne est très fatiguée, une première semaine permet de reposer le corps. Une seconde, l'esprit. C'est seulement à la troisième que l'on peut commencer à se réinventer et à innover, explique-t-elle.

Passer d'un quotidien routinier à des vacances très stimulantes ou, au contraire, d'un boulot axé sur la performance au farniente total peut aussi causer un choc. Il faut un certain temps pour retomber les deux pieds sur terre.

Redevenir efficace

Quelques trucs simples peuvent aider à se replonger dans le bain sans trop de douleur. Et ça commence avant de partir! Tout d'abord, il faut bien planifier son départ en mettant ses affaires en ordre et en déléguant certains dossiers. On évite ainsi d'être en gestion de crise dès qu'on remet les pieds au bureau. Avec l'esprit plus serein, on pourra aussi anticiper les aspects positifs de son retour comme retrouver des collègues ou démarrer un nouveau projet!

Ensuite, il faut être réaliste. «Il ne faut pas s'attendre à être pleinement productif dès la première journée, note Guylaine Deschênes, psychologue industrielle. Il faut prévoir une période tampon pour lire ses courriels accumulés et se remettre à jour dans ses dossiers.» Sa suggestion: mentir dans ses messages d'absence (si l'employeur le permet). Il suffit de prétendre que l'on rentre au travail seulement le lendemain. Vous avez fait un voyage? Prévoyez aussi une journée de transition à la maison pour défaire les valises et faire les courses.

Enfin, vous auriez avantage à ménager des «pauses soleil» dans vos journées. Vous pourriez faire une promenade sur l'heure du lunch, par exemple. «Après avoir passé beaucoup de temps à l'extérieur, on peut se retrouver en manque de soleil, une fois de retour entre quatre murs, souligne Julie Carignan. De plus, faire de l'exercice permet de sécréter des hormones de bien-être. Sortir est donc bon tant pour le moral que pour le corps.»

Le rôle des employeurs

Les patrons peuvent également contribuer à faciliter le retour de vacances de leurs employés en évitant d'organiser une réunion à 8 h 30 le lundi matin, par exemple. «Les employeurs devraient aussi être plus indulgents et permettre aux gens de prendre quelques minutes pour raconter leurs vacances à leurs collègues, souligne Guylaine Deschênes. Cela ne nuira pas à la performance d'accorder ce moment-là. Si on ne le fait pas, l'employé pourrait se sentir frustré et avoir plus de difficulté à se replonger dans le travail.»

Ça ne passe pas

Prenez garde si la déprime est toujours présente après plusieurs jours. C'est peut-être le signe d'un problème plus profond. Parfois, les vacances nous permettent de constater que nos tâches ou notre environnement de travail ne répondent plus à nos attentes. Si vous peinez à mettre le doigt sur la cause de votre malaise, l'aide d'un psychologue ou d'un coach pourrait être bénéfique.