Risque de rater une occasion d'affaires, absence de revenus, pas de remplaçant: plusieurs obstacles se dressent sur la route des vacances du travailleur autonome. Si la présence d'un téléphone intelligent dans la valise peut être rassurante, elle empêche souvent de décrocher. Alors, comment profiter vraiment de cette pause bien méritée?

Tout d'abord, souvenez-vous pourquoi il est important de prendre des vacances. «Ralentir permet de laisser la poussière retomber, note Sylvie Boucher, psychologue à son compte et coach de vie auprès de travailleurs autonomes. On a ensuite davantage d'énergie, de créativité et de flexibilité.» C'est aussi une occasion de passer du bon temps en couple ou en famille.

Épargnez

Pour chanter tout l'été comme la cigale, il faut d'abord trimer comme une fourmi et, surtout, épargner. Il est plus facile de décrocher si on ne craint pas de recevoir la visite d'un huissier. «Le travailleur autonome devrait mettre de côté de 4 à 6% de son revenu pour ses vacances», note Manon Lebel, teneuse de livres auprès de plusieurs travailleurs autonomes et elle-même à son compte.

Bloquez l'agenda

Prenez rendez-vous avec vous-mêmes en bloquant un moment à l'agenda. «Ou encore, de façon plus radicale, en achetant des billets d'avion, notent Martine Letarte et Judith Lussier, auteures du Petit manuel du travailleur autonome. Ainsi, le travailleur autonome risque beaucoup moins de reporter ses vacances à la semaine des quatre jeudis.» Idéalement, choisissez une période plus tranquille dans votre secteur d'activité! Vous êtes en démarrage et vous ne pouvez vous permettre de laisser passer un contrat? Ariane Desrochers, journaliste à la pige depuis quelques mois, a choisi d'allonger des week-ends estivaux. Ainsi, elle pourra décrocher en famille sans pour autant nuire à ses affaires.

Avertissez vos clients

Quelques semaines avant le jour J, envoyez un petit mot à vos clients pour les informer de vosvacances. Premier avantage: ils peuvent planifier en conséquence, et vous risquez moins de louper un contrat intéressant. Deuxième avantage: ils devraient éviter de vous déranger durant cette période. Vous pouvez aussi leur proposer des choix en cas d'urgence. «Ce doit être autre chose que notre numéro de cellulaire, insiste Sylvie Boucher. Les premières années, j'avais peur qu'un de mes clients se suicide durant mes vacances. Avant de partir, je leur donne donc une série de ressources. Ils peuvent trouver de l'aide au besoin.»

Fermez le bureau

Si vous étiez salarié, il ne vous viendrait pas à l'esprit de passer une partie de vos vacances au bureau. Il n'y a pas de raison que ce soit différent quand celui-ci se trouve à la maison. Fermez la porte ou, mieux, partez! Et éteignez votre téléphone intelligent. À quoi bon fermer votre bureau si vous le traînez dans votre poche?

Faites autre chose

Dans le brouhaha du quotidien, il est facile de reléguer aux calendes grecques - ou plutôt aux vacances - certaines tâches comme la comptabilité.

«On peut se réserver une période pour le faire, mais ce ne sont pas des vacances. Il faut des moments distincts», tranche Sylvie Boucher. Ce n'est pas non plus le moment de refaire la décoration, si vous êtes décoratrice, ou d'apprendre un nouveau langage de programmation, si vous êtes informaticien. «Je ne suis pas contre les passions, mais il ne faut pas que ce soit une obsession. Les gens très passionnés ne sont pas à risque d'épuisement, mais ils risquent le divorce.»

Alors, on se trouve autre chose à faire et on évite de parler travail avec son entourage.