Des défis, les entrepreneurs et les gestionnaires en rencontrent tous les jours. La Presse vous propose une série d'articles présentant des difficultés et des solutions inspirantes adoptées par des gens sur le terrain. Cette semaine: comment gérer la présence des employés les vendredis ensoleillés?

On vient tout juste de profiter d'un lundi férié pour la Fête nationale et un autre suit pour la fête du Canada. Particulièrement lorsqu'il fait beau comme vendredi dernier, il est tentant de prendre aussi cette journée de congé pour obtenir une fin de semaine de quatre jours. Mais que faire si trop d'employés font la même demande? Et si l'employé appelle au travail un vendredi matin particulièrement ensoleillé pour dire qu'il est malade? Comment doit-on réagir? Voici quelques trucs pour s'attaquer à la gestion de la présence au travail.

1. Exprimer clairement ses besoins

«Le patron doit dès le départ expliquer clairement au nouvel employé ses besoins et ses attentes, affirme Cybèle Rioux, conseillère en ressources humaines agréée (CRHA) et présidente d'Alizé ressources humaines. Si ce poste requiert une présence du lundi au vendredi de 9 h à 17 h, il faut le dire: il n'y a pas de revenez-y. On explique aussi les raisons, comme le gros impact sur la production ou sur l'équipe si jamais un employé est absent. Les jeunes s'attendent à se faire donner des arguments.»

Par exemple, Sinistre Montréal, une PME spécialisée en après-sinistre, doit gérer des situations d'urgence comme des dégâts d'eau.

«Nous pouvons recevoir des appels en tout temps, donc nous devons toujours avoir une équipe prête à se rendre sur place pour commencer les opérations et rassurer le client», indique Gisèle DesRoches, CRHA et consultante responsable des ressources humaines pour l'entreprise.

2. Aménager des horaires satisfaisants

Par contre, comme patron, il faut s'assurer que les besoins exprimés sont réels.

«Si le patron exagère, l'employé le remarquera, affirme Cybèle Rioux. La façon de gérer la présence au travail évolue, et la flexibilité favorise l'attrait et la fidélisation des employés. Aussi, trop de rigidité peut amener les employés à chercher les failles. Il faut par contre s'assurer de respecter sa culture d'entreprise.»

Chez Sinistre Montréal, une attention particulière est portée à l'aménagement du temps de travail. «Nous tentons de mettre en place des horaires qui conviennent aux employés et qui permettent de faire travailler ensemble des gens qui s'entendent bien, explique Mme DesRoches. C'est une façon de se démarquer pour l'employeur dans l'industrie de l'après-sinistre, où il y a un haut taux de roulement des employés.»

3. Mettre en place des stratégies innovantes

L'employeur peut aussi développer des façons de faire originales. Par exemple, Sinistre Montréal a mis en place une banque d'heures.

«Les employés peuvent accumuler jusqu'à 80 heures supplémentaires qu'ils utilisent ensuite à leur guise, indique Gisèle DesRoches. S'ils veulent une journée de congé, ils la demandent, et nous nous organisons.»

Cybèle Rioux voit aussi des entreprises offrir, entre autres, des journées de congé payées pour des raisons personnelles.

«Mais pour inciter l'employé à se présenter au travail le plus possible, l'employeur lui paiera ces journées non utilisées à la fin de l'année, précise Mme Rioux. D'autres permettent de prendre ces journées non utilisées dans le temps des fêtes ou l'été.»

Une attention non négligeable lorsqu'on sait que la Loi sur les normes du travail n'oblige pas l'employeur à rémunérer un employé lorsqu'il s'absente parce qu'il est malade.

4. Intervenir en cas de problème

Enfin, si les besoins ont été clairement exprimés et que certains employés font toujours à leur tête, il faut agir. «Menacer les employés des pires choses et ne jamais agir n'est pas une bonne stratégie!» s'exclame Cybèle Rioux.

Elle conseille aux gestionnaires de s'assurer d'appliquer des conséquences cohérentes avec la faute commise et d'agir équitablement avec tous. «Par contre, c'est différent si la personne vit un événement personnel difficile ou si elle n'arrive tout simplement pas à se conformer à un horaire strict à long terme, précise la présidente d'Alizé ressources humaines. Dans ces cas problématiques, il faut intervenir. D'ailleurs, la situation est souvent lourde pour les autres employés, qui ont donc hâte que le patron agisse.»

Que faire si une personne est malade «comme par hasard» un vendredi ensoleillé? Doit-on exiger un billet du médecin?

«Il ne faut pas négliger la question de la protection de la vie privée des employés, prévient Mme Rioux. L'employeur ne doit pas abuser de son pouvoir de gérance, et un billet du médecin n'est pas réaliste en tout temps. On l'exige seulement en cas d'abus et on prévient l'employé.