À 45 ans, Stéphane Demers cumule 15 ans d'expérience en inspection de bâtiments et plus de 8000 inspections avec son entreprise SDI Inspections. Bref, des maisons, il en a vu! «C'est la plus belle profession au monde! On aide les gens dans la dépense la plus importante qu'ils feront dans leur vie: acheter une maison», affirme-t-il. Il a d'abord rénové des maisons, été entrepreneur en construction, puis courtier en immobilier pendant six ans avant de suivre sa formation en inspection de bâtiments au Collège Montmorency.

Ce genre d'expérience, selon lui, est sinon nécessaire, du moins très utile pour quiconque aspire au métier d'inspecteur en bâtiments. «C'est une bonne chose, avant de suivre la formation, d'avoir touché à la construction ou à la mécanique du bâtiment, bref d'avoir des connaissances générales non seulement sur la structure, mais en plomberie, électricité, toiture, enveloppe extérieure, intérieure, fenêtres... Cela permet d'être objectif pour faire une évaluation de qualité», énumère-t-il.

L'expérience en courtage lui permet également de savoir comment intervenir auprès des courtiers, acheteurs et vendeurs: «L'inspecteur doit être en contrôle de son inspection. Il est là pour identifier les problèmes, rédiger un rapport de qualité et être capable de dire combien ça va coûter! Ce ne sont pas toujours des faits qui plaisent au courtier ou au propriétaire. Il faut donc jouer un peu au psychologue et savoir s'exprimer.»

Inspecteur agréé, il s'est occupé durant deux ans et demi de l'évaluation des nouveaux inspecteurs qui veulent obtenir leur agrégation auprès de l'Association des inspecteurs en bâtiments du Québec (AIBQ). Il est aujourd'hui professeur pour le Collège d'enseignement en immobilier. Selon lui, la plus grande qualité qu'un inspecteur doit posséder est le sens de l'observation. «Il faut voir les détails. Une céramique qui est fissurée dans un bâtiment des années 80, par exemple, ne pourra pas être remplacée, car elle ne se retrouve plus. Il faudra donc remplacer le plancher au complet. Ce n'est plus le même coût!»

De l'emploi? Il y en a, croit M. Demers, car la main-d'oeuvre est vieillissante. Mais les perspectives seraient encore plus favorables si l'inspection était obligatoire, ce qui n'est toujours pas le cas, déplore-t-il. «C'est quand même fou de voir qu'une banque va prêter 300 000$ sans même exiger une inspection! Même chose pour les assureurs. Aux États-Unis, c'est en train de changer. Peut-être que le Québec emboîtera le pas», espère-t-il.

SAVOIR

Inspecteur en bâtiments

FORMATION:

AEC en Techniques d'inspection en bâtiments et biens immobiliers

REVENU ANNUEL: 47 000$ (2005)

TAUX DE DEMANDE (2011-2016): Élevé

PERSPECTIVES: Favorables