Deux acronymes qui ont fait leur apparition dans le monde du travail nous indiquent la place grandissante qu'occupe la mobilité dans la vie des travailleurs: BWOD (Bring your Own Device) et BWON (Bring your Own Network). Quelques pistes d'explications.

Dans le cadre de votre travail, vous arrive-t-il d'utiliser votre propre ordinateur, téléphone intelligent (TI) ou tablette électronique? Si oui, vous faites partie de la tendance mondiale du BYOD, signifiant «Bring Your Own Device», parfois appelée AVOP en français (Apportez vos outils personnels).

Si le TI est déjà répandu au boulot, la tablette semble le nouvel outil de prédilection des travailleurs mobiles. Selon un sondage réalisé par iPass - une société californienne implantée à travers le monde qui offre aux entreprises un service de connexion wi-fi, le plus grand au monde avec plus d'un million de points d'accès commerciaux sur la planète -, 54% des professionnels mobiles possèdent une tablette ou envisagent de s'en procurer une d'ici la fin 2013. De plus, 58% pensent utiliser davantage leur tablette dans le cadre de leur travail l'an prochain.

«Peu à peu, l'ordinateur de table est devenu l'ordinateur portable; aujourd'hui, c'est la tablette qui devient le nouvel ordinateur portable. À terme, les entreprises vont petit à petit laisser tomber les ordinateurs portables pour des tablettes», croit Pierre Vacher, porte-parole français et responsable commercial pour iPass.

Un sondage réalisé récemment par CDW aux États-Unis confirme cette tendance. Parmi 610 utilisateurs américains d'une tablette au travail, 56% affirment avoir commencé à l'utiliser il y a moins d'un an, contre 32% depuis deux ans et 9% il y a trois ans. Parmi eux, 59% affirment que la tablette qu'ils emploient au travail est la leur et qu'ils l'utilisent 2,1 heures par jour pour des activités professionnelles, soit 26% de leur temps passé sur un appareil électronique. En moyenne, ces travailleurs estiment que la tablette leur permet d'économiser 1,1 heure au travail par jour.

Attention: sécurité

Cette nouvelle tendance a bien sûr des avantages pour les entreprises: «Les entreprises sont assez satisfaites de ce phénomène, où elles profitent d'une multiplicité d'appareils et voient la productivité de leurs employés augmenter à moindre coût, puisque la majorité des employés apportent leur propre appareil au travail. Près de 80% d'entre eux paient également pour leur téléphone intelligent», remarque M. Vacher.

Des avantages, oui, mais il y a l'autre côté de la médaille: les risques de sécurité. En effet, toujours selon iPass, 19% des entreprises n'exigent pas des fonctions de sécurité sur les appareils mobiles de leurs employés. De plus, 48% des employés avouent avoir déjà contourné les restrictions informatiques pour avoir accès aux données de l'entreprise.

La solution? Créer son propre réseau, une tendance illustrée par le BYON, «Bring Your Own Network» (Apportez votre propre réseau). «L'idée, c'est d'apporter une couche de réseau sécurisée et performante pour que les employés s'y connectent le plus souvent possible, de façon sécuritaire. Avoir sa propre plate-forme permet à l'entreprise de contrôler le trafic, de le limiter et de le réduire lorsque nécessaire. La gestion de l'itinérance des données dans le réseau de l'entreprise est en train de devenir une obsession chez les gestionnaires de sécurité», constate M. Vacher.

Dans ce contexte, pas étonnant que le wi-fi prenne de l'ampleur, note le conseiller: «On a déjà prédit la mort du wi-fi avec l'arrivée du 3G. Pourtant, le contraire s'est passé. En Europe notamment, le 3G est souvent saturé dans les zones densément peuplées. Les opérateurs internationaux réinvestissent massivement dans le wi-fi. À iPass, notre réseau a explosé; en un an, on est passé de 600 000 points d'accès à 1,2 million.»

Selon M. Vacher, le wi-fi devrait être encore plus répandu au cours des prochaines années. «Aujourd'hui, un employé est à portée de wi-fi 60% de son temps. Ce chiffre devrait atteindre 100% d'ici quelques années. D'ailleurs, 85% des employés souhaitent que leur entreprise finance un accès de ce type.»