Marie-Josée Limoges, vétérinaire au zoo de Granby, est une femme de défi.

«Lorsque j'ai choisi la médecine vétérinaire, je me disais que le défi serait encore plus grand que la médecine humaine, parce que les animaux ne parlent pas et parce que j'aurais à travailler avec différentes espèces.»

Elle trouvait la tâche des vétérinaires de zoo encore plus intéressante. «Plutôt que de travailler presque uniquement avec des chats et des chiens, je pourrais travailler avec énormément d'espèces. C'est ce que je fais aujourd'hui. Je manipule des lions, des serpents, toute la collection du zoo!»

Son travail a aussi de moins bons côtés. «Je n'ai pas toujours les réponses à mes questions. C'est ennuyeux de voir un animal mal en point et de ne pas en trouver la cause.»

Elle travaille en collaboration avec deux techniciens.

Elle tente de faire beaucoup de médecine préventive: examens réguliers, vaccins, prises de sang, radiographies.

Chaque fois qu'elle accueille un nouvel animal, elle le place en quarantaine et fait les examens nécessaires pour s'assurer qu'il n'est pas malade. Si un gardien remarque qu'un animal ne semble pas dans son assiette, il avise la vétérinaire. Pour certains types de chirurgies ou d'examens, comme l'imagerie par résonance magnétique, elle fait également appel à des ressources externes.

Puisqu'un animal ne tombe pas nécessairement malade du lundi au vendredi, entre 9h et 17h, Marie-Josée Limoges peut toujours recevoir un appel s'il y a une urgence. «Par exemple, à l'Halloween, j'ai dû aller en chirurgie avec un animal à la faculté de médecine vétérinaire de Saint-Hyacinthe. La chirurgie s'est terminée à minuit et j'ai dû veiller l'animal jusqu'à son réveil, à 3h du matin. Ce n'est pas fréquent, mais ça arrive. Normalement, je travaille de 8h à 17h ou 18h. Parfois, je dois aussi terminer des dossiers en soirée.»

Environ la moitié de son travail consiste à remplir de la paperasse. «Je dois échanger beaucoup d'informations avec d'autres zoos et avec des associations zoologiques dont nous sommes membres», précise-t-elle.

Son travail a aussi un volet éducatif: elle reçoit des stagiaires en techniques de santé animale et des vétérinaires en cours de spécialisation. En effet, pour travailler dans un zoo, un vétérinaire doit se spécialiser.

Mme Limoges a obtenu, après deux ans de pratique avec les petits animaux, un poste en résidence pour faire sa spécialisation de trois ans en Saskatchewan.

Toutefois, il y a peu de postes de vétérinaire de zoo au Québec et au Canada.

«J'ai donc trouvé un internat clinique d'un an, avec une faible rémunération, en Alabama. Ensuite, j'ai obtenu un emploi dans un zoo en Indiana. J'y suis restée trois ans, puis le vétérinaire du Zoo de Granby a accepté un poste administratif dans un autre zoo et il m'a contactée pour que je soumette ma candidature.»

Elle y est depuis 2003.

À SAVOIR

Vétérinaires ou vétérinaires spécialistes

Perspectives d'emploi (2011-2015): favorables

Taux de chômage en 2010: faible

Demande de main-d'oeuvre (2010-2015): modérée

Source: Emploi-Québec, Information sur le marché du travail

Salaire: D'après les informations recueillies par l'Ordre des médecins vétérinaires du Québec, le salaire moyen des vétérinaires se situerait entre 65 000 et 70 000$ en pratique des animaux de compagnie. Aucune donnée n'est disponible concernant le salaire des médecins vétérinaires spécialistes.