Au terme de sa formation de comptable, Virginie Comtois doutait de son choix de carrière et envisageait de se tourner vers le droit. Approchée pour travailler dans le domaine de l'insolvabilité, elle y a finalement trouvé sa voie.

«C'était en plein dans mon champ d'intérêt, un mélange parfait entre le droit et la comptabilité. La majorité des syndics le deviennent un peu par hasard, car c'est une profession qui est mal connue», indique Mme Comtois, première directrice principale en gestion des risques chez Raymond Chabot Grant Thornton.

Les syndics peuvent travailler auprès des individus en faillite ou des entreprises en difficulté. Mme Comtois a préféré ces dernières. «On gère une entreprise différente chaque jour, souligne-t-elle. Elles peuvent vouloir qu'on les aide à se restructurer. Il faut alors apprendre sur leur domaine. Une journée, je peux travailler dans une société d'album photo et le lendemain chez un concessionnaire automobile.» Cette variété lui plaît beaucoup.

La jeune présidente du Conseil des syndics de faillite déconstruit l'image du syndic arrivant dans une entreprise comme un «croque-mort» auprès d'un cadavre. «Ce n'est pas ça du tout. Quand les gens viennent nous consulter, ils sont en détresse, ils ne savent plus quoi faire. Nous les soulageons. Notre rôle, c'est de conseiller», mentionne Mme Comtois.

Un certain recul par rapport à la situation est toutefois nécessaire afin de prendre des décisions éclairées dans un esprit de conciliation. «Ça prend des qualités de médiateur, indique-t-elle. Il y a d'un côté l'entreprise qui éprouve des difficultés financières et de l'autre les créanciers qui veulent légitimement se faire payer. Nous devons agir dans la plus grande impartialité. Il faut réussir à générer le plus d'argent possible des actifs dont nous prenons possession pour le distribuer équitablement.»

Le syndic de faillite doit aussi être capable de travailler sous pression et selon un horaire variable. «Quand un entrepreneur ou un banquier nous appelle un jeudi, parce que les ratios financiers ne fonctionnent plus et qu'il faut décider si la paie va passer ou non, il faut être disponible et aller sur place», note Mme Comtois. Mère de trois enfants, elle a d'ailleurs accepté un poste où son rôle consiste à soutenir ses collègues pour avoir un horaire plus régulier.

À Savoir

Syndic de faillite

Nombre de personnes en emploi au Québec: 261, dont 49 femmes

Âge moyen en 2010: 51 ans

85% des syndics sont comptables ou avocats.

Perspectives d'emploi: favorables

Salaire annuel moyen: 108 000$*

* Au Canada. Peut varier beaucoup d'une province à l'autre ainsi qu'en fonction des tâches et du statut.

(Sources: Bureau du surintendant des faillites, Conseils des syndics de faillite du Québec, BDO Canada)