Les technologies de l'information et de la communication - les TIC - à l'université? Oui, bien sûr. Autant pour les enseignants que pour les étudiants. Mais une récente étude indique que les profs les aiment mieux que les étudiants! Regards sur une nouvelle tendance.

En 2011, la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ) a mené une étude portant sur l'utilisation des TIC dans l'enseignement universitaire. Près de 18 000 personnes, professeurs et étudiants du 1er cycle, provenant de 12 des 18 universités québécoises, ont participé à cette étude.

«Il s'agit de la première étude de cette envergure ayant comme échantillon ces deux populations. C'est à ma connaissance la première fois que 12 universités se réunissent pour mieux comprendre le point de vue des étudiants et des enseignants sur les technologies», indique la chercheuse Magda Fusaro, de l'Université du Québec à Montréal.

L'étude est divisée en trois parties: les modalités d'études des étudiants; l'utilisation des TIC par les enseignants et les étudiants; les liens d'apprentissage utilisant les TIC et les méthodes d'enseignement à l'université.

Ce qui est étonnant, c'est que les enseignants aiment utiliser les TIC dans leurs cours. Selon les résultats de l'étude, 86% d'entre eux disent les apprécier tandis qu'à peine 53% des étudiants ont la même réaction. Un résultat intéressant, aux yeux de la chercheuse Magda Fusaro. L'étude nous révèle que des défis intellectuels intéressants, de bons exposés magistraux et du matériel pertinent peuvent influencer la perception de l'efficacité d'un cours.

Selon les étudiants, les TIC, bien utilisées, sont des moyens qui soutiennent l'enseignement. «Quoi qu'on en dise, les étudiants aiment les exposés magistraux et ne trouvent pas ça si ennuyeux. Si le cours n'offre pas de défi intellectuel, avec ou sans la technologie, le cours s'éteint. La qualité de l'enseignement domine sur l'artéfact technique», poursuit Mme Fusaro.

Déconnectés, les profs?

Selon l'analyse des résultats, les étudiants utilisent davantage des applications de réseautage social, en l'occurrence Facebook et MySpace. Les professeurs, eux, utilisent celles liées à la planification de rencontres, au suivi de fils RSS et aux conférences web (Skype). De plus, même si les enseignants n'utilisent pas les mêmes applications que leurs étudiants, ils les connaissent.

Quant aux étudiants, l'étude révèle à la fois qu'ils ne savent pas grand-chose de ces outils de planification. Le mythe du professeur déconnecté est déboulonné. «Ce sont des outils qui sont quotidiennement utilisés par les enseignants. Il faut arrêter de penser que les étudiants sont à ce point technophiles. L'image du prof analphabète et ignare des technologies, ce n'est peut-être plus la réalité», de conclure Mme Fusaro.

Selon l'étude, on apprend aussi que la moitié des étudiants étudient moins de trois heures par semaine, que 94% des enseignants confirment posséder une assez bonne maîtrise des TIC, et qu'autant d'étudiants utilisent un ordinateur en classe ou en dehors de leurs heures de cours.

Le taux de réponse était de 10% pour les étudiants et de 20% pour les enseignants.