Pour le troisième ouvrage de leur série Gérez mieux, stressez moins, les auteurs Claudine Blackburn et Sylvain Tétreault se penchent sur le dirigeant et son équipe de gestionnaires. Parce que tout patron doit apprendre à bien s'entourer.

«Pour devenir un bon dirigeant, il faut savoir passer de l'homme-orchestre au chef d'orchestre», affirme Claudine Blackburn. «L'environnement externe est rendu trop complexe pour pouvoir diriger une organisation seul», renchérit Sylvain Tétreault. Voilà comment les deux fondateurs de la firme spécialisée en ressources humaines et en développement des gestionnaires Blackburn Tétreault&Associés résument l'essentiel de leur plus récent ouvrage intitulé Le dirigeant et son équipe de gestionnaires.

«Un dirigeant est responsable de définir la vision, la mission et les valeurs de l'organisation, affirme M. Tétreault. Ensuite, il établit des objectifs stratégiques, mais ce n'est pas à lui de définir les moyens de les atteindre. Pour le faire, il doit pouvoir s'entourer de gestionnaires complémentaires qui uniront leurs forces et leurs faiblesses dans un objectif commun.»

Il affirme que pour arriver à composer une équipe compétente de gestionnaires, la clé est de savoir évaluer les gens sans complaisance.

«Il faut d'abord s'évaluer soi-même comme dirigeant, précise M. Tétreault. Il faut trouver ses forces et ses faiblesses, et faire le même exercice avec les autres gens de l'équipe. Il faut regarder autant le savoir-faire que le savoir-être.»

Claudine Blackburn affirme que le dirigeant doit ensuite abandonner certaines responsabilités. Sans toutefois complètement lâcher la bride.

«Même si on délègue à des personnes compétentes, il faut savoir que 80% des gens ont besoin de supervision», précise la conseillère d'orientation de formation.

L'efficacité organisationnelle

Après avoir délégué les tâches, évaluer la performance et l'efficacité organisationnelle est un incontournable aux yeux des auteurs.

«On pense souvent que la performance signifie travailler beaucoup, remarque Sylvain Tétreault. Mais ce n'est pas ça. Être performant signifie travailler de la bonne façon. Peu de dirigeants mesurent la performance de leurs employés. Pourtant, avec la mondialisation et la marge de profit qui est moins grande qu'avant, il faut le faire.»

Il affirme qu'on peut y arriver simplement. Il donne l'exemple d'un répartiteur dans une entreprise de camionnage.

«Avant, on demandait au chauffeur de se rendre du point A au point B et le profit était au rendez-vous. Maintenant, plusieurs facteurs peuvent faire diminuer significativement le profit. Il y a la consommation d'essence, les amendes à payer en cas de non-respect du Code de sécurité routière, le coût élevé de la franchise à payer en cas d'accident, l'hygiène du chauffeur qui doit entrer en contact avec le client toujours plus exigeant. Il faut surveiller tous ces éléments.»

Conseiller en ressources humaines agréé, il recommande aussi de sonder au moins une fois par année le taux de motivation de ses employés. Il précise qu'il faut également garder à l'oeil le taux d'absentéisme et celui de roulement.

«Si on a un très haut taux de roulement dans un département, on doit en trouver la cause, affirme Claudine Blackburn. Est-ce que c'est une question de salaire, de conditions de travail ou de gestionnaire? Lorsqu'on dépense énormément pour former des employés et lorsqu'on sait qu'il n'entre pas autant de gens sur le marché du travail qu'il en sort, il faut se poser ces questions.»

Manque de main-d'oeuvre, concurrence mondiale, réglementation toujours de plus en plus sévère: les gestionnaires doivent constamment s'adapter à différentes réalités.

«Je crois que l'élément le plus important pour un gestionnaire est sa capacité d'adaptation, affirme M. Tétreault. Ce n'est pas facile d'être dirigeant d'une entreprise, aujourd'hui. Après en avoir côtoyé des centaines dans le cadre de notre travail, nous savons en plus que la très grande majorité d'entre eux a appris sur le tas et a dû improviser.»

Deux autres livres en préparation

C'est en pensant à tous les gestionnaires en développement que Claudine Blackburn et Sylvain Tétreault ont décidé d'écrire cette série de livres.

«Il existait plusieurs ouvrages de type universitaire sur la gestion, mais nous sommes des gens de terrain, des gens pratico-pratiques. Nous voulions écrire des livres faciles à lire qui vont droit au but», affirme Mme Blackburn.

Les auteurs travaillent maintenant sur les deux derniers volumes de la série.

«Le cinquième livre abordera les différents types de personnalité, les relations interpersonnelles, les conflits, la gestion du stress, précise Mme Blackburn. Le quatrième portera sur la gestion du temps, des priorités et du personnel. Il sortira au printemps.»