Dans les coulisses d'une soirée grandiose, d'un congrès mémorable ou d'un grand bal au profit d'une bonne cause se cachent des organisateurs qui ont passé des mois à tout planifier. Alors que jadis ces organisateurs apprenaient sur le tas après avoir étudié en administration, en communication ou en hôtellerie, depuis quelques années, des programmes de formation spécialisés permettent d'entreprendre une carrière passionnante dans le monde de l'événementiel.

Travaillant depuis 10 ans dans le secteur, Paule Labelle a étudié la conciergerie d'hôtel et commencé sa carrière dans ce domaine. Elle a ensuite fondé son entreprise, Cava Rose, avec son associée, Cheryl-Jade Domingo. Au départ, la firme offrait des services de conciergerie corporative, par exemple pour des cabinets d'avocats.

«Nous répondons aux besoins particuliers de dirigeants d'entreprises ou de leurs clients, dit-elle. Par exemple, en leur trouvant des billets de spectacles, des places de restaurants, des gardiennes pour leurs enfants, des limousines, des hélicoptères, des cadeaux, ou toute autre chose qu'ils n'ont pas le temps de chercher eux-mêmes.»

Aujourd'hui, l'entreprise se spécialise davantage dans les événements d'affaires, privés et caritatifs.

«Nous avons beaucoup développé l'aspect caritatif. C'est un secteur qui me plaît beaucoup, car c'est valorisant de travailler pour une bonne cause», dit-elle.

En juin, Cava Rose a obtenu le Prix international 2011 du regroupement Advisory Board of Special Events, ainsi que le Prix national 2011 de l'organisation Canadian Special Events Society pour le meilleur événement réalisé au profit d'un organisme sans but lucratif, le bal de la Saint-Valentin de la Fondation Québec Jeunes.

Aptitudes

«Pour travailler dans l'événementiel, il faut de l'entregent, des aptitudes pour la vente, de la patience, une tolérance à la pression et au stress, et beaucoup de débrouillardise, explique-t-elle. Il faut être créatif et à l'affût des tendances pour organiser des événements à la fine pointe. Certains clients demandent l'impossible, il faut donc aussi être diplomate.»

Son travail lui permet de croiser régulièrement des personnalités et des vedettes. Toutefois, elle insiste sur un point: il ne faut pas voir que le côté «glamour» du métier. «Derrière l'aspect spectaculaire d'un événement, il y a un temps énorme passé à gérer un budget, à parler au téléphone et à s'occuper de détails fastidieux», dit-elle.

Formations disponibles

À l'Université de Montréal, on a lancé en 2009 un certificat en gestion philanthropique, axé notamment sur l'organisation de collectes de fonds et d'événements-bénéfices. Le secteur philanthropique comprend les fondations et les organismes communautaires dans la santé, l'éducation, l'environnement, la culture, le sport, l'action communautaire, la lutte contre la pauvreté et l'aide internationale. Il y a donc une diversité de champs d'actions possibles.

«Nous avons lancé le certificat afin de répondre à une demande réelle de l'industrie pour une formation universitaire dans le domaine, explique Patrice Leroux, responsable du programme par intérim. Avec autant de fondations et d'organismes, il y a un réel besoin de personnes compétentes en gestion philanthropique.»

Selon une enquête nationale réalisée par Imagine Canada, le Québec compte en effet 46 000 organismes à but non lucratif et bénévoles, qui emploient 470 000 personnes et engendrent des revenus de 25 milliards.

«On ne s'improvise pas organisateur dans le domaine caritatif, prévient M. Leroux. Il ne s'agit pas d'organiser des soupers spaghetti! Il faut posséder des bases solides en gestion, en communications et sur le plan juridique. On forme les étudiants à bien comprendre les enjeux, les normes et les pratiques du contexte philanthropique.»

Une soixantaine d'étudiants sont inscrits au programme chaque année, et la moyenne d'âge est de 40 ans. «Ce sont souvent des gens qui ont travaillé comme bénévoles pour une cause et veulent aller plus loin, ajoute-t-il. Ou encore, des personnes qui souhaitent se réorienter et qui ont le goût de venir en aide aux autres. Il ne se passe pas une semaine sans que nous recevions une offre d'emploi d'un organisme pour nos diplômés.»

Différents programmes pour une formation plus générale en organisation d'événements sont aussi disponibles au collégial. L'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec offre une AEC en Coordination d'événements et de congrès incluant un stage, ainsi qu'une formation supérieure en gestion d'événements pour les personnes ayant déjà de l'expérience dans l'industrie. Le Collège Mérici propose une AEC en Gestion d'événements et de congrès, et le cégep John Abbott, une AEC en Planification et gestion d'événements.