L'entretien d'embauche s'est bien déroulé? La balle est maintenant dans le camp du recruteur, et il ne reste plus qu'à attendre patiemment une réponse. Une dernière carte à jouer pourrait pourtant faire toute la différence: la lettre de remerciement.

Selon un récent sondage d'Accountemps, une firme de placement spécialisée en comptabilité et finance, les deux tiers des gestionnaires canadiens considèrent que le fait d'envoyer un mot de remerciement après une entrevue peut améliorer les chances d'un candidat. L'étude, menée auprès de 150 gestionnaires canadiens des ressources humaines, révèle que 24% d'entre eux jugent la démarche très utile et 42% la trouvent plutôt utile.

Selon Natacha Tougas, directrice de marché régional à Montréal pour Accountemps, le fait de remercier le recruteur de l'avoir reçu permet au candidat de se démarquer avantageusement. «Un mot de remerciement envoyé rapidement après l'entrevue offre l'occasion de se rappeler au bon souvenir du recruteur. Et comme seulement la moitié des candidats prend la peine de le faire, c'est certainement un plus», explique-t-elle.

La lettre de remerciement permet, d'une part, de réitérer son intérêt pour le poste en précisant les éléments que l'on trouve particulièrement attrayants et, d'autre part, de rappeler à l'employeur ce que l'on peut apporter à l'entreprise.

«C'est aussi une bonne occasion de se reprendre si on pense s'être mal exprimé, de clarifier des ambiguïtés ou de corriger une maladresse», ajoute Mme Tougas.

L'art et la manière

Les remerciements ne doivent surtout pas paraître standards ou génériques. Toutes les personnes présentes lors de la rencontre, ou à tout le moins celles qui ont dirigé l'entrevue, devraient recevoir un mot différent et personnalisé. Il faut s'assurer de bien orthographier leurs noms et de vérifier leurs titres. Le mieux est de demander une carte professionnelle à la fin de l'entretien.

Pour être efficace, la lettre doit être rédigée en fonction de la conversation avec le recruteur; il est donc intéressant de mentionner des faits précis discutés lors de l'entretien. «On peut revenir sur un sujet abordé sans que ce soit nécessairement un sujet d'ordre professionnel», estime François-David Paré, avocat associé et responsable du comité de recrutement des étudiants et stagiaires chez Norton Rose, à Montréal. «L'employeur cherche un employé, mais aussi un collègue, et il est important qu'il y ait certaines affinités», ajoute-t-il.

Courriel, lettre, texto?

Selon le même sondage, le courriel est le vecteur le plus plébiscité par les employeurs canadiens: ils sont 67% à considérer qu'il s'agit d'une méthode appropriée. La lettre manuscrite est malgré tout encore d'actualité pour 48% d'entre eux. Conseil aux fanas de nouvelles technologies: évitez les textos et les médias sociaux comme Facebook, qui sont jugés trop personnels et qui ne sont appréciés que par environ 5% des recruteurs. «En revanche, utiliser LinkedIn ou d'autres médias sociaux professionnels peut être pertinent et devrait être plus courant au cours des prochaines années», remarque Mme Tougas.

«En règle générale, il faut s'ajuster au type d'emploi. Pour un poste dans la vente, téléphoner permettrait par exemple de démontrer sa facilité à s'exprimer», ajoute-t-elle.

Peu importe la méthode choisie, l'important est d'être concis, clair et direct. Une dizaine de lignes suffit. «Comme pour le CV ou la lettre de motivation, il faut absolument se faire relire par un ami ou un collègue», conseille Natacha Tougas.

Me Paré abonde dans le même sens: «La lettre de remerciement peut avoir des effets pervers. Si le candidat n'y met pas le temps qu'il faut, il se tire dans le pied. J'ai déjà reçu un courriel où l'étudiant finissait son mot de remerciement par: «Ne faites pas attention aux fautes, je l'ai fait vite».»