Ils sont bouchers, boulangers ou épiciers, et le moins qu'on puisse dire, c'est que sans eux, on resterait sur notre faim. De l'aliment de base à notre assiette, les métiers de l'alimentation sont très variés et se divisent en deux grandes catégories: la transformation alimentaire et le commerce de l'alimentation.

C'est pourquoi la main-d'oeuvre de l'alimentation est chapeautée par deux comités distincts: le Comité sectoriel de main-d'oeuvre de la transformation alimentaire (CSMOTA) et le Comité sectoriel de main-d'oeuvre du commerce en alimentation (CSMOCA).

«Ce sont deux clientèles bien différentes, explique Laurence Zert, directrice générale du CSMOCA. En transformation, on a de grands employeurs, des usines de transformation, et la main-d'oeuvre n'a pas d'interactions avec le client. Ce sont des techniciens, des chimistes, des nutritionnistes, des ingénieurs. Dans le commerce, les employeurs sont surtout des détaillants, donc des chaînes d'alimentation et des petits magasins, où l'employé est la plupart du temps en relation directe avec le consommateur.»

En transformation, les diplômés des disciplines spécialisées, comme le baccalauréat en sciences et technologie des aliments ou le DEC en technologie des procédés et de la qualité des aliments, ne suffisent pas à la demande. Les emplois sont stables et bien rémunérés.

«Le secteur est moins soumis que d'autres aux aléas de l'économie, dit Lise Perron, directrice générale du CSMOTA. Même quand l'économie va mal, les gens mangent!»

Du côté du commerce de l'alimentation, les employeurs sont toujours à la recherche de candidats, à cause du taux élevé de roulement. Des métiers comme celui de boucher sont presque constamment en pénurie.

«Il n'y a pas de problème d'attraction de la main-d'oeuvre, mais plutôt un problème de rétention, dit Laurence Zert. Ce sont des emplois de proximité, il y a beaucoup d'étudiants, et c'est quelque chose qui ne changera pas. Mais autrefois, un jeune pouvait rester au même endroit pendant toute la durée de ses études. Aujourd'hui, les jeunes changent et essaient un autre emploi plus souvent. On essaie de les garder au moins pendant toute la durée de leurs études en leur offrant notamment de la formation en ligne pour qu'ils se sentent plus compétents et motivés.»

L'industrie de la transformation alimentaire au Québec

2000 établissements dont

90% comptent moins de 100 employés.

64 770 emplois.

3,6% croissance de l'emploi depuis 2010 (l'ensemble du secteur manufacturier est en baisse de 1,7%).

Cinq grands secteurs: les produits de viande, les produits laitiers 20%, les boissons et produits du tabac 15%, les boulangeries 10%, les aliments pour animaux 8%.

Les postes sont concentrés autour de Montréal et dans les régions périphériques (60%), ainsi que dans les régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches (14%).

Le commerce de l'alimentation au Québec

166 400 emplois.

Plus de 9700 établissements.

20 milliards de dollars de vente au détail (2009).

5% des emplois totaux du Québec.

30% des emplois du commerce de détail.