À l'approche de la période estivale, la motivation pour notre travail décline à mesure que la température monte à l'extérieur. Faut-il se préoccuper de cette situation, peut-être passagère? Des spécialistes en ressources humaines donnent des trucs concrets pour raviver la flamme.

Après la pause du midi, plusieurs ont envie de rester dehors et de profiter des chauds rayons du soleil. «Ça ne me tente pas de travailler aujourd'hui», entend-on souvent à l'entrée des édifices des centres-villes.

Jacques Forest, professeur à l'UQAM et conseiller en ressources humaines, affirme qu'il faut «gratter le vernis» pour connaître les causes de cette démotivation.

D'abord, il faut vérifier si les trois «besoins de satisfaction» sont comblés.

1. Autonomie

«L'autonomie, c'est de se sentir libre d'entreprendre des actions ou des projets et d'agir en conformité avec nos valeurs. Idéalement, la personne choisit des tâches qu'elle désire accomplir», explique M. Forest. De son côté, le gestionnaire d'une entreprise soumet un projet stimulant. «Voici ce que j'aimerais obtenir comme résultat final. Faites le plan à votre guise.»

2. Sentiment de compétence

L'employé fait face à des défis et les surmonte. Il se sent compétent et satisfait. De son côté, son patron accroît ce sentiment en lui proposant de nouvelles tâches. L'employeur offre aussi un programme de formation qui aide les travailleurs à augmenter leur niveau de compétence.

3. Affiliation sociale

Dans ses visites en entreprise, M. Forest constate qu'il n'y a parfois même pas d'endroit ou d'espace pour le lunch. «Au travail, les gens ont besoin de prendre soin les uns des autres.» Le psychologue organisationnel recommande de faire des travaux en équipe, de créer des occasions de rassemblement. «Cependant, ce n'est pas une partie de volleyball le vendredi après-midi qui va régler la situation. Le travail doit être une belle source de vitamine quotidienne de satisfaction.»

M. Forest dénonce le mythe selon lequel les gens travaillent uniquement pour le salaire. «Des études démontrent que si des gens gagnaient à la loterie, entre 55% et 90% d'entre eux continueraient de travailler.»

Des moyens faciles pour raviver la flamme

Avant de s'inquiéter de notre manque de dynamisme, Mélanie Grégoire, associée pour la firme de ressources humaines Equinova, recommande de dresser une liste de nos satisfactions et frustrations. «Même avec un emploi idéal et une bonne attitude, il survient une baisse de motivation. C'est impossible que nous soyons toujours motivés à 100%.»

Mme Grégoire a inventé, avec sa partenaire Terri, un outil appelé Powerboost. «On se donne un objectif de productivité entre collègues. Dans le domaine des ventes, un confrère dira: «OK, moi, je contacte 50 personnes aujourd'hui.»»

L'important, c'est de montrer nos résultats à quelqu'un qu'on admire. «On veut l'épater. Il faut surtout éviter de se dire: «ce n'est pas grave si je n'y parviens pas.» Il n'y a pas d'excuses, on le fait», dit-elle.

Création d'un comité

Les problèmes qui surviennent dans une entreprise sont un bon prétexte pour s'investir davantage. «Au lieu de se plaindre, on propose de créer un comité pour régler une situation, que ce soit un procédé de fabrication déficient ou autre chose.»

Organisation d'un événement

Un employé propose d'organiser une journée de golf un vendredi après-midi? C'est le temps de lui laisser toute la latitude. «La personne améliorera en même temps ses compétences organisationnelles, et l'activité contribuera à créer une belle ambiance», observe Mélanie Grégoire.

Découverte de talents

Sa soeur Mylène, associée chez Équinova, a proposé de mettre sur pied un programme Découverte de talents. Une fois par mois, à l'heure du midi, les employés apportent leurs créations, que ce soit un beau vitrail ou du sucre à la crème. Un collègue offre même son expertise en massothérapie. En même temps, les membres de l'équipe découvrent leurs passions respectives.

Bouquet de fleurs du lundi

Lorsque Mélanie Grégoire travaillait aux États-Unis, il y a quelques années, le patron avait l'habitude, le lundi matin, d'offrir des fleurs à l'employée la plus performante de la semaine précédente. «Les fleurs étaient un moyen de nous dépasser et d'atteindre nos objectifs», se rappelle Mélanie.

Des réunions à l'extérieur

Lors de la saison estivale, pourquoi ne pas tenir les réunions sur une terrasse au lieu d'une sombre salle de conférence? Les soeurs Grégoire rencontrent souvent leurs partenaires d'affaires à l'extérieur. Une façon de joindre l'utile à l'agréable. «Nous avons déjà fait une randonnée en forêt avec des clients, mais nos discussions doivent s'en tenir aux affaires», indique Mylène.

Défi sportif

Les soeurs Grégoire montrent l'exemple en s'engageant dans un défi sportif d'envergure. Du 31 mai au 3 juin, elles ont participé à Défi Montréal-New York, une course à relais. Chacune a couru 85 kilomètres. «Pour raviver la flamme au travail, il faut faire des efforts. On ne peut pas être en forme si on ne s'entraîne pas tous les jours», conclut Mélanie Grégoire.